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La tierce recette applicative ou TRA est commercialisée comme une prestation à part entière. Longtemps galvaudée, cette phase de test et recette sur les applications critiques est réhabilitée. Les prestataires individualisent
désormais cette étape.
Le bogue de l'an 2000 aura eu au moins un mérite, celui de faire prendre conscience de la nécessité de procéder à des tests systématiques sur les applications sensibles afin de parer à tout incident. La panne géante de Bouygues
Télécom, qui a vu son réseau craquer un jour de novembre 2004, a servi de piqûre de rappel.Dans ce contexte, la tierce recette applicative (TRA) connaît un vrai engouement. Son principe : l'entreprise délègue à un tiers la phase de test d'une application avant sa mise en production. Une prestation de plus en plus
proposée, donc, en forfait avec engagement de résultats en termes de qualité, de prix et de délai. Sur ce marché, les acteurs spécialisés ?" Groupe Optium, Map ?" ont été rejoints depuis deux ou trois ans par les ténors du service. De
Sogeti à Atos Origin, en passant par Sopra ou Steria, pas une grande SSII qui ne commercialise une offre packagée dûment étiquetée TRA.Avec les difficultés de cerner le périmètre. Que cache ce sigle ? ' Les grands acteurs ont tendance à proposer dans un même lot la TRA et la tierce qualification applicative (TQA), explique
Philippe Kramer, DG de Map, société sur le créneau depuis 1995, et filiale à 100 % du groupe Altran. Or, dans son sens initial, la TRA a trait à la vérification du besoin métier. Elle exige une proximité client et des profils à double
compétence, à la fois fonctionnelle et assurance qualité. La TQA, elle, peut être industrialisable, et confiée à une batterie de testeurs en ligne, voire offshorisés. '
Du test unitaire à la gestion du risque
Au-delà de cette distinction sémantique, l'offre a évolué avec la demande. ' Nous sommes passés du test unitaire à la gestion du risque ', note Pascale Dervin, directeur application
management services de la division outsourcing d'Unilog LogicaCMG. Avec la TRA, plus question d'intervenir à la fin du projet lors de la recette. Il faut contrôler le développement au fur et à mesure de son avancement.Devant la difficulté de disposer de compétences dédiées à un temps ' t ', le recours à un tiers s'impose. A l'occasion du passage à sa nouvelle architecture trois tiers Pl@net, LCL
(Le Crédit Lyonnais) devrait faire migrer, à fonctionnalités constantes, plus de 120 applications sensibles. Sogeti a assuré l'automatisation des tests. ' Nous n'avions ni les compétences ni le savoir-faire spécifique
suffisants en interne pour entrer dans une logique industrielle de cette nature ', estime Eric Sorin, responsable de la direction informatique de la banque.
L'?"il neuf du prestataire
Autre avantage : le regard extérieur du prestataire. ' Il est délicat de réaliser les tests avec la maîtrise d'ouvrage, la maîtrise d'?"uvre, et la SSII qui assure le développement et
l'exploitation, considère Pascale Dervin. Un tiers aura plus de facilité à orchestrer tout ce petit monde et, sans prendre parti, à remonter à temps les alertes. 'Un effort pas anodin non plus, puisque le budget alloué à la TRA représenterait 20 % du total du projet. Quant aux gains, difficilement mesurables, ils portent à l'évidence sur la qualité des livrables et la tenue des
délais. ' L'un des enjeux de la TRA consiste à rattraper les retards pris tout au long du projet, estime Guillaume Lemesle, expert TRA d'Unilog Logica-CMG. L'usine à tests de Vodafone en Angleterre permet
à 95 % des applications sensibles d'arriver à l'heure en production. ' Compte tenu de la criticité de leurs applications, certains secteurs, tels les télécoms, mais aussi de plus en plus la banque-assurance, l'automobile
et l'Administration, sont, bien sûr, plus demandeurs.