La Tunisie compte toujours devenir le champion de l’offshore francophone

Trois ans après la révolution du Jasmin et en dépit de la difficile transition démocratique, l'ambition d'entreprendre reste vivace en Tunisie. Le programme Smart Tunisia qui vise à faire du pays une terre d'accueil de l'offshore doit permettre de créer plus de 50 000 emplois en cinq ans.
En visite officielle à Paris ces 28 et 29 avril, Mehdi Jomaa, le chef du gouvernement tunisien (en photo avec Laurent Fabius) tentera de vendre sa « startup Tunisia ». A la France qui lui a promis 500 millions d’euros de dons et prêts mais aussi aux entreprises françaises. Trois ans après la révolution du Jasmin, l’ambition de faire de la Tunisie un champion de l’offshore francophone est toujours là en dépit de la délicate transition démocratique.
En janvier dernier, le programme Smart Tunisia a été adopté. Doté d’un budget de 500 millions d’euros, il vise à promouvoir les activités de l’offshoring dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. Le programme qui allie prime à l’embauche et mise en place d’une infrastructure de qualité doit permettre de créer plus de 50 000 emplois en cinq ans.
Dans la présentation ci-dessous, Tunisie rappelle ses atouts. ette nation de dix millions d'habitants – dont 28 % de francophones – forme 60 000 diplômés du supérieur par an, dont 20 000 ingénieurs et scientifiques. Elle serait aussi l'une des destinations les plus compétitives de la zone Euromed, avec des salaires de 30 % inférieurs au rival marocain avec une rémunération annuelle de 13 000 dollars pour un ingénieur débutant.
Une Alliance pour favoriser les partenariats franco-tunisiens
Par ailleurs, en juillet dernier, a été lancée l’Alliance franco-tunisienne pour le numérique (ANFT) à l’occasion de la visite d’État de François Hollande à Tunis. Cette Alliance vise à encourager des partenariats entre entreprises françaises et tunisiennes dans tous les secteurs des applications numériques, afin de répondre ensemble aux appels d’offres internationaux notamment en Afrique francophone et arabophone. À terme, l’Alliance vise la création d’une cinquantaine de partenariats "d’égal à égal" qui permettraient de créer plusieurs centaines d’emplois sur les deux rives de la Méditerranée.
Un partenariat important puisque pendant ce temps l’Allemagne avance ses pions. Notre cousin germain a transformé la dette qu’elle avait en Tunisie en investissement. Il a aussi noué un partenariat entre l’Université Internationale de Tunis (UIT), l’une des meilleurs universités privées, et l’Université des Sciences appliquées de Mannheim dans les filières informatiques. Autre atout, la Tunisie dispose également d’un réseau d'acteurs dynamiques. En 2013, douze sociétés se sont introduites en Bourse dont trois dans l'IT : CellCom, AeTech, OneTech ou Syphax.
Directeur de la division ingénierie logicielle de la SSII Oxia, Khaled Ben Driss se réjouit de toutes ces avancées. En revanche, il regrette que la demande publique ne suive pas. « Les projets de l’e-administration restent dans les cartons même si l’on parle de projet identifiant unique du ministère des affaires sociales, de carte Cnam ou de carte d’identité numérique. Ce type de projets est à même de créer une masse critique pour l’ITO. » Il regrette également la fusion des ministères dédiés aux TIC et à l’Enseignement supérieur.
Crédit photo : Frédéric de La Mure