La virtualisation

Le principe : découper les serveurs en petits bouts pour avoir un plus grand nombre d'ordinateurs sans payer plus. D'où une réduction drastique des coûts et une facilité accrue pour déployer de la puissance informatique à la demande.
Les gains
1. Des coûts d’infrastructure divisés par 15. La virtualisation revient à faire fonctionner plusieurs serveurs dans un seul. Les derniers modèles de machines vendues par HP, IBM, Dell et consorts ont suffisamment de puissance pour contenir l’équivalent de 15 à 20 serveurs achetés il y a cinq ans. Alors que leur boîtier n’est pas plus gros, qu’ils ne consomment pas plus d’énergie et ne coûtent pas plus cher. Par conséquent, on divise d’autant le coût des machines, la facture d’électricité, le nombre de mètres carrés à mobiliser pour la salle informatique, et celui de climatiseurs.
2. Augmenter les ressources informatiques en un claquement de doigts. Les ordinateurs étant le plus souvent sous-utilisés, il y a toujours de la puissance disponible pour ajouter des serveurs virtuels. L’opération s’avère aussi simple qu’un clic de souris. Lorsque des départements ont subitement besoin de plus de puissance informatique pour, par exemple, générer les paies en fin de mois ou absorber le pic d’activité d’une opération commerciale événementielle, il suffit de quelques minutes pour la leur attribuer. Il n’est plus nécessaire de prévoir longtemps à l’avance l’achat, la livraison et l’installation de matériels supplémentaires qui, en outre, ne serviraient que ponctuellement.
3. Moins de personnel informatique. La virtualisation centralise la plupart des fonctions de maintenance des serveurs, mais aussi du réseau et du stockage, dans une interface unique de supervision. Celle-ci peut fonctionner sur un site distant de ceux sur lesquels sont installés les matériels virtualisés. Résultat, toutes les tâches d’administration sont confiées à une seule équipe, voire à une seule personne à la fois, et non plus à trois équipes (serveurs, réseaux et stockages) qui devaient souvent intervenir sur site.
Les limites
1. Une explosion incontrôlée des licences logicielles. Déployer des machines virtuelles s’avère tellement simple que la tentation est grande de le faire sans compter. Mais attention : une machine virtuelle lance des logiciels et chacune de leurs copies est sujette au paiement d’une licence d’utilisation.
2. Pas adaptée à tous les usages. Puisque la virtualisation découpe un ordinateur en plusieurs parties plus petites, elle exclut les applications qui fonctionnent mieux avec un maximum de puissance. C’est le cas, notamment, des bases de données qui tournent moins bien en version virtuelle. De même, la fonction de virtualisation prend la forme d’un logiciel en plus, le plus souvent édité par VMware ou Microsoft. Or le fonctionnement de ce logiciel fait baisser la puissance des ordinateurs. Si bien que les programmes gourmands en calcul, tels que les applications financières, s’exécutent moins vite lorsqu’ils sont virtualisés.
3. Une utilité moindre sur le poste de travail. Découper un poste de travail en plusieurs machines virtuelles pour mieux rentabiliser sa puissance n’apportera rien à l’entreprise, puisque l’on ne peut utiliser qu’un seul environnement de travail à la fois depuis le seul clavier et la seule souris. Si bien que la virtualisation sur le poste de travail ne sert qu’à avoir sous le coude un deuxième environnement, soit à des fins de test, soit pour bien séparer les usages. Le découpage d’un serveur en plusieurs postes de travail virtuels est actuellement à l’étude, mais se heurte encore à un problème pratique : il faut toujours un PC sur le bureau de chaque utilisateur pour brancher le clavier, la souris et l’écran.
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