Alors que Windows Server ne devrait pas proposer de virtualisation
avant mi-2008, le système Linux intègre désormais trois systèmes de virtualisation différents. En effet,
la version 2.6.23 du noyau, qui vient
tout juste de paraître, accueille deux nouveaux hyperviseurs, Xen et Lguest. Depuis la version 2.6.20, le noyau disposait déjà de l'hyperviseur KVM (Kernel Virtual Machine).
Une version allégée de Xen
L'ajout de Xen, qui est l'un des systèmes de virtualisation les plus utilisés, est attendu depuis plus de deux ans. L'intégration dans le noyau a été retardée car l'adaptation du code était plus compliquée
que prévue. Ceci étant dit, seule une version allégée de Xen a réussi à rentrer dans la partie sacro-sainte de ce logiciel libre. Ainsi, les machines virtuelles ne pourront pas jouir d'un accès direct aux ressources matérielles. Pour
bénéficier de l'ensemble des fonctionnalités de Xen, il faudra faire comme avant : utiliser des patchs et recompiler le noyau.Le petit bonus, c'est l'hyperviseur Lguest. Il s'agit d'un système de virtualisation simplifié, qui permettra aux développeurs de réaliser des tests. Ce système n'a pas besoin de s'appuyer sur
les fonctions de virtualisation des processeurs et peut donc s'appliquer à n'importe quelle plate-forme. Ce n'est pas le cas du troisième hyperviseur, KVM, qui utilise les techniques VT d'Intel ou V d'AMD. Ce
système de virtualisation a également été renforcé dans cette version 2.6.23, avec la capacité de gérer plusieurs CPU par machine virtuelle.
Plus de stabilité
Toutes ces nouveautés ne vont pas bouleverser le travail des directions informatiques du jour au lendemain, car elles avaient déjà accès aux techniques de virtualisation au travers des distributions Debian ou Ubuntu par exemple.
Néanmoins, l'intégration de la virtualisation dans le noyau apporte un certain nombre de bénéfices. En premier lieu, elle permettra d'accélérer l'adoption de cette technologie par les services informatiques, car elle sera
disponible d'office. De meilleures performances techniques sont également à attendre.
' Intégrée dans le noyau, la virtualisation sera plus stable que les systèmes de virtualisation purement logiciels, notamment dans
des situations de surcharge de serveurs ', estime Bernard Choppy, consultant indépendant.Côté station de travail, la virtualisation intégrée dans le noyau apportera également des avantages intéressants, dans les domaines de l'administration ou de la sécurité. Des machines virtuelles pourront, par exemple, prendre en
charge le filtrage des flux de données, protégeant ainsi un système d'exploitation virtualisé au sein du poste.
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