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Depuis cette année, le système de visioconférence destiné aux établissements scolaires du Languedoc-Roussillon s'est enrichi de matériel haute définition. Une dizaine de sites sont concernés.
La Mission académique aux Tice (Technologies de l'information et de la communication pour l'éducation) du rectorat de l'académie de Montpellier a réorganisé, en 2005, son réseau pour favoriser un maillage territorial de proximité. Il couvre les cinq départements de la Région Languedoc-Roussillon, assez étendue géographiquement, et comprend 265 établissements dont une centaine de lycées. Les premiers usages de la visioconférence sont ainsi institutionnels et servent à la communication des divers réseaux de l'académie. Parmi d'autres usages de cette dernière figure aussi la formation initiale et continue des enseignants au service des élèves, en particulier dans les jumelages avec l'étranger.
L'enjeu : décloisonner les sites et les services
De premières expériences de conférence par internet s'étaient appuyées sur des outils comme Skype ou Netmeeting. La visioconférence existait également à petite échelle, par exemple sur certains campus universitaires. Une pratique de la visioconférence sur RNIS avait aussi eu cours au milieu des années quatre-vingt-dix pour le téléenseignement des langues rares dans les collèges en zone rurale. Mais les coûts récurrents des lignes louées, entre autres, y ont mis un terme. Cependant, le besoin pour une technologie de téléenseignement est demeuré intact. ' Aujourd'hui, nos établissements sont tous équipés d'internet haut débit, et nous souhaitions capitaliser ces raccordements, en installant un outil professionnel de visioconférence sur IP, disponible pour tous et sans surcoût d'exploitation ', souligne Frédéric Woillet, conseiller adjoint Tice au sein du rectorat. Le périmètre de la phase expérimentale du projet n'a concerné que les lycées raccordés au Réseau national de télécommunications pour la technologie, l'enseignement et la recherche (Renater) via le réseau régional R3LR. Un partenariat actif avec la Région et une homogénéité de leurs raccordements internet ont été des facteurs décisifs de la réussite de cette première phase.
Le choix technique : la combinaison des systèmes
Les premières décisions ont été de choisir le standard le plus répandu, H.323, et d'exploiter les accès existants sans investir dans des lignes spécifiques. Un des avantages est de pouvoir combiner des systèmes de visioconférence provenant de différents constructeurs. Certains offrent leurs propres ponts intégrés pour organiser des conférences à plusieurs sites. Mais il a été décidé d'acquérir deux ponts externes capables de gérer les systèmes de différents constructeurs et d'absorber la somme du trafic. Grâce à cette architecture centralisée, les utilisateurs peuvent réserver de la ressource, et la gestion et l'optimisation de l'usage de la bande passante est facilitée. Enfin l'équipement central est complété par un IP VCR Codian 2210 qui permet de procéder à l'enregistrement, à la demande, de toute visioconférence avec ou sans flux de données. L'introduction des premiers matériels HD a démarré en 2008. La qualité audio, la finesse des détails de l'image renforcent la sensation de présence de l'interlocuteur pour des projets comme l'apprentissage des langues ou la scolarisation distante d'enfants handicapés. La résolution élevée améliore aussi la transmission d'images géographiques (SIG) ou biologiques.
La mise en ?"uvre : accès symétriques et classement des flux
La première étape du projet a été un maquettage à l'échelle régionale dans le cadre du Contrat de projet Etat-Région. Outre les FAI (France Télécom et Neuf Cegetel), le cabinet de consultants et experts Emsys et le distributeur Genedis, spécialisé en visioconférence, ont été associés au projet. La bande passante de l'accès internet ADSL standard des lycées était de 2 Mbit/s en voie descendante et de 512 kbit/s en voie montante. ' Pour que la visioconférence cohabite avec les autres usages d'internet, les accès ont été requalifiés en 2 Mo/s symétrique avec routeurs offrant de la qualité de service. Cela accompagnait les besoins croissants des établissements qui produisent et diffusent de plus en plus de ressources ', confie Frédéric Woillet. Par ailleurs, les flux de visioconférence ont été étiquetés et classés sur l'ensemble du réseau régional. Ce marquage prioritaire des paquets était déjà prévu dans le cahier des charges du réseau régional et a été mis en ?"uvre par les opérateurs. Cette classification prend fin lorsque l'on repasse dans l'internet public où la qualité du trafic est tributaire de la bande passante.
Les gains : moins de coûts et de déplacements
Utiliser un standard permet à chacun de se connecter au mieux de ses capacités. Les débits varient de 128 Kbit/s, pour un PC classique, à 1 Mbit/s pour la HD diffusée à la définition de 720 lignes progressives. En 2007-2008, la première année où le système était opérationnel, 137 visioconférences ont été organisées pour 3 000 participants. Les économies de déplacement sont évaluées à 56 000 euros. Il faut y ajouter le gain de temps et la moindre exposition des personnels aux risques routiers. Une cinquantaine de sites sont équipés d'une salle avec du matériel spécifique de visioconférence. Les autres se connectent par conférence web grâce à un logiciel d'émulation du codec H.323, comme PVX de Polycom, ou à un client léger s'installant dans le navigateur, tel Scopia Desktop de Radvision. Un portail internet a été créé pour gérer la visioconférence, avec informations, réservations, etc. A court terme, les 100 lycées seront équipés. Les collèges et les écoles primaires associés à ce dispositif sont en nombre croissant.