L'accès à internet, le grand oublié des transports publics
La connectivité à internet haut débit reste rare et chère dans les avions et les trains
Alors que les opérateurs télécoms vantent leurs connexions permanentes depuis n'importe quel lieu, les voyageurs internautes restent frustrés. Le TGV Paris-Lyon vient de fêter ses trente ans, mais il ne propose toujours aucun service embarqué de connexion à internet. On constate la même absence à bord du TGV Atlantique et de l'Eurostar, en dépit d'une clientèle solvable pour ce dernier qui effectue régulièrement la navette entre Paris et Londres. Seule une couverture cellulaire 3G spécifique installée le long des lignes TGV assurerait une connexion à internet de qualité, mais aucun opérateur n'est prêt à investir dans ce déploiement…Ce constat de carence est également avéré pour les avions. Peu de grandes compagnies aériennes proposent des connexions à internet à leurs passagers. Chez Air France, un porte-parole explique : “ La mise à disposition d'internet à bord est toujours à l'étude. Nous n'avons pas identifié de modèle satisfaisant capable d'offrir à nos clients un service homogène sur notre réseau. ”Toutefois, la situation de l'internet ferroviaire évolue depuis peu sur les lignes transfrontières à grande vitesse. Leurs exploitants ont identifié l'accès sans fil à haut débit embarqué comme facteur différenciant vis-à-vis de la clientèle internationale. Au départ de Paris, le Thalys (vers Lille, Bruxelles, Amsterdam et Cologne) et le TGV Est offrent respectivement, depuis mi-2008 et décembre 2010, des connexions Wi-Fi à bord, qui semblent plus adéquates pour l'accès à internet. En effet, tous les PC portables et les smartphones du marché sont dotés d'une puce Wi-Fi intégrée. Pour transformer un train en hotspot Wi-Fi garantissant un service continu à plus de 300 km/h, les rames TGV embarquent à la fois des réseaux Wi-Fi pour la couverture radio interne et une antenne satellite sur leur toit, assurant la connexion vers le réseau internet.Outre-Rhin, la Deutsche Bahn s'est alliée à l'opérateur T-Mobile (filiale de Deustche Telekom) pour généraliser un service Wi-Fi à bord de ses trains à grande vitesse, les ICE, qui sillonnent l'Allemagne. Ce mouvement en faveur de l'accès à internet embarqué est plus timide chez les compagnies aériennes. Fin 2010, Lufthansa s'est allié à Panasonic pour offrir un service Wi-Fi à bord sur sa flotte d'Airbus. Et, il y a dix-huit mois, British Airways l'a fait sur ses liaisons Londres-New York. C'est peu, comparé aux nombreuses compagnies américaines qui disposent de connexions Wi-Fi à bord de leur flotte d'avions : Delta, US Airways, Continental, United.
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