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En forte croissance, le soutien d'Oséo aux PME innovantes bénéficie surtout au secteur des technologies de l'information. La France est pourtant à la traîne des pays européens.
Fini l'Anvar, la BDPME, ou la Sofaris. Désormais, il ne faut plus parler que d'Oséo et de ses trois formes de contact : Oséo Innovation, Oséo Financement, et Oséo Garantie. Les PME innovantes et les entrepreneurs tentés par la
création dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) doivent enregistrer ce changement. C'est le premier message mis en avant par Jean-Pierre Denis, président d'Oséo, lors de la présentation des résultats 2006 de
cette société anonyme qui dépend de l'Etat, chargée de soutenir la création et le développement de PME innovantes. La man?"uvre n'a pas été facile depuis 2005, pour fusionner ces trois entités. Mais aujourd'hui, Jean-Pierre Denis affiche sa
satisfaction. D'autant que c'est d'abord sur le volet innovation que son effort semble avoir porté.
Le crédit impôt recherche ne remplit pas son rôle
En 2006, le montant total investi dans l'aide à l'innovation a crû de 21 %, passant de 224 à 270 millions d'euros. En 2007, il continuera d'augmenter - de 28 %, cette fois - pour atteindre 344 millions d'euros : la
dotation de l'Etat sera maximum, mais, de fait, retrouvera tout juste le niveau atteint au milieu des années 90. C'est dire le retard pris par la France en matière de soutien à l'innovation au cours de la dernière décennie. D'autant que le crédit
impôt recherche semble ne pas remplir son rôle : il bénéficie surtout aux grands groupes, qui justifient parfois, par des rapports contestables, la réalité de travaux d'innovation conduits en interne. En 2006, même si 70 % des aides
attribuées sont des avances remboursables, contre 30 % des subventions, Oséo Innovation a rempli son rôle et augmenté de près de 20 % (de 3 200 à 3 800) le nombre d'entreprises soutenues. Les TIC, quant à elles, restent l'un des
principaux domaines d'intervention. ' C'est surtout un secteur où la diffusion technologique est la plus importante ', plaide Jean-Pierre Denis. Pour lui, ' investir dans ce
secteur, c'est indirectement investir dans tous les autres '.Malgré ce rattrapage, l'incertitude demeure sur le montant de l'intervention de l'Etat en 2008, après les élections. Jean-Pierre Denis réclame des dotations publiques en forte hausse. Il se félicite de voir que, dans les débats
actuels de la campagne présidentielle, tous les candidats mettent en avant une volonté d'accroître les soutiens. ' Cela montre que l'aide à l'innovation et le financement de la R&D sont au c?"ur des préoccupations, tous
partis confondus. 'Pour enfoncer le clou, le président de l'Oséo compare la France aux autres pays européens. En termes de ratio budget public des projets PME rapporté au produit intérieur brut, elle se situe ' dans un second
groupe, en phase de décrochage. Par rapport aux leaders européens, nous avons deux fois moins d'entreprises soutenues, et les montants attribués sont de moitié inférieurs '. Les objectifs de Jean-Pierre Denis sont déjà
définis : rattraper ce différentiel, et mettre les PME françaises en capacité de consolider leur savoir-faire et leur croissance, notamment à l'international. Ce qui nécessiterait de quadrupler le montant des interventions.h.derceville@01informatique.presse.fr
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