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Janvier : Yahoo pavoise, et le marché de l'emploi frémit en France
On n'attendait pas Apple à telle enseigne. Le 6 janvier, la firme annonce l'iPod mini, le plus petit lecteur-baladeur de musique au monde il contient jusqu'à 1 000 heures de musique. En 120 minutes, la fièvre
gagne San Francisco, où tous les murs sont placardés de la dernière merveille technologique. Les entreprises ne sont pas oubliées avec la sortie des premiers serveurs XServe à base de processeurs Power G5, conçus par IBM. Des machines qui seront
choisies, quelques mois plus tard, par de grandes entreprises en lieu et place des plates-formes HP ou Dell. Au même moment, sur la côte Est, c'est le branle-bas de combat chez IBM. La version 2.6 du noyau Linux est à peine déclarée
stable que Sam Palmisano, le PDG de Big Blue, annonce dans les deux ans le passage à Linux de toutes ses entités. A la Bourse, c'est l'euphorie. Yahoo, l'un des fleurons de la nouvelle économie, affiche une santé financière indécente
avec 1,6 milliard de dollars de chiffre d'affaires, en hausse de 76 % !En France, les informaticiens retrouvent le sourire, l'emploi dans le secteur est sur le point de redémarrer. Une société sur cinq prévoit d'embaucher au moins un cadre informaticien au premier trimestre. D'autres
professionnels français sont satisfaits de l'état du marché. Cartesis, que tout le monde aimerait marier un jour à Business Objects, prend seul son envol. Quittant le giron du cabinet PricewaterhouseCoopers, l'éditeur français, spécialisé dans les
applications financières, tombe dans l'escarcelle de l'investisseur Apax Partners. Le Lyonnais Cegid renoue aussi avec la croissance, sa rentabilité nette est de 8 % pour 2003 (chiffre d'affaires de 130 millions d'euros). Il compte
aussi poursuivre sa croissance externe, et lorgne sur CCMX. A l'Assemblée, les députés adoptent le nouveau projet de loi sur l'économie numérique (LEN). Désormais, ce qui a trait au droit de l'internet est dissocié de la partie
audiovisuelle. Décision qui ne ravit pas tous les professionnels du secteur.
Février : IBM fête ses 80 ans !
Happy birthday, Big Blue ! 80 ans déjà que le géant veille à la bonne marche de ses systèmes sur l'ensemble de la planète. Un véritable symbole de l'industrie, dont les mainframes continuent d'occuper aujourd'hui
les salles informatiques des plus grandes entreprises mondiales. Même le cinéaste Stanley Kubrick y est allé de son clin d'?"il dans son film 2001, odyssée de l'espace. Certains garderont la nostalgie du System/360 ou de
l'architecture CICS. La génération suivante fera de l'AS/400 un succès. Les nouveaux IBMers se forment aujourd'hui à l'offre de serveur xSeries et autres logiciels Websphere. Des produits qui font oublier les échecs du PS/2 et de l'OS/2, ou le
procès anti-trust qui a duré 12 ans (clos en 1981).Mais les bougies sont à peine soufflées qu'il faut repartir à l'assaut de nouveaux marchés. IBM encore se réorganise. Ses logiciels seront désormais commercialisés via un modèle vertical, par secteur d'activité.
Le marché retrouve une certaine vigueur. Après le rachat de JD Edwards et malgré la tourmente Oracle, Peoplesoft affiche un chiffre d'affaires proche de 2,3 milliards de dollars et un bénéfice de 85 millions. Dell dépasse la barre des
40 milliards de dollars de chiffre d'affaires, et cocorico ! Business Objects renoue avec une croissance à deux chiffres. Quant à Intel, sur la lancée de son concurrent AMD, il annonce des processeurs x86, compatibles
64 bits.En France, en ce début d'année, les télécoms sont le champ de man?"uvre. France Télécom réduit sa dette grâce à l'accès à internet et aux mobiles. Sur ce secteur, Orange et SFR rivalisent d'audace marketing pour
annoncer leurs offres de troisième génération en fait, elles ne seront lancées que neuf mois plus tard. De son côté, Jean-Pierre Raffarin prépare les projets d'e-Administration sous les feux des projecteurs. Tout en promettant 1,8
milliard d'euros d'investissement d'ici à 2007 pour améliorer les services de l'Etat.
Mars : France Télécom rafle un gros contrat avec le groupe d'assurances AXA
La grande affaire du mois est le contrat de 400 millions d'euros que France Télécom remporte auprès du groupe d'assurances AXA. L'opérateur lui fournira un réseau mondial pour la donnée et la voix. Par ailleurs, la valse des
acquisitions et des ventes reprend. Serena, éditeur de solutions de gestion de configuration logicielle, lance une OPA amicale sur son concurrent Merant pour 380 millions de dollars. EDS cède son activité de gestion du cycle de vie produits
(PLM), jugée trop éloignée de son c?"ur de métier, à des fonds d'investissement américains. Les 2 milliards de dollars dégagés renfloueront ses comptes. Côté santé financière, celle de Capgemini n'est pas brillante. Ses revenus ont baissé en 2003,
et la SSII mise sur l'infogérance pour renverser la tendance. Après sept ans d'existence, le bilan du commerce électronique apparaît encore bien pâlichon. Mais la tendance est à la hausse. Le bricolage, le sport et le textile rattrapent
la culture, la high-tech et le tourisme. Autre domaine, le logiciel libre entre à l'école par le biais des packs éducatifs du site
Ruedesecoles.com, de Mandrakesoft et de l'intégrateur Edu4.Cependant, le printemps réveille les ardeurs vindicatives. Oracle brave le ministère de la Justice américain en maintenant sa volonté de racheter son concurrent Poeplesoft, malgré un avis défavorable des pouvoirs
publics. SCO traîne deux entreprises utilisatrices en justice, DaimlerChrysler et Autozone, à propos du code source d'Unix V et de Linux. L'Europe somme Microsoft de divulguer les interfaces de Windows Server et de livrer en Europe un
système d'exploitation sans Media Player. Mais l'issue de ce bras de fer est encore lointaine, voire incertaine.Concernant les produits, IBM emboîte le pas à EMC dans le stockage avec une offre destinée à l'archivage légal (Total Storage Data Retention 450). Pour leur part, HP, Fujitsu et IBM lancent des gammes de serveurs
lames toujours plus petits et plus puissants que leurs prédécesseurs.
Avril : rachats en rafale, surtout dans l'univers du logiciel
Le retour de la belle saison aiguise les appétits. C'est d'abord le groupe de défense Thales qui absorbe l'éditeur d'outils sémantiques Arisem. Il s'agit là d'une mesure plus défensive qu'offensive, car la man?"uvre vise surtout
à empêcher ce dernier de partir au Canada. En revanche, Yahoo se montre résolument actif, puisqu'il verse 475 millions de dollars pour acquérir Kelkoo, le comparateur de prix. Un an plus tôt, il s'était offert le moteur de recherche
Inktomi, puis le service de liens sponsorisés Overture. Autre acheteur, IBM, qui absorbe Candle (pour environ 350 millions de dollars), un partenaire de longue date. Il va renforcer Tivoli, son offre d'administration. Pour sa part, Tibco, acteur de
l'intégration d'applications, fait main basse, moyennant 200 millions de dollars, sur Staffware, spécialiste de la gestion des processus métier. Enfin, le numéro un mondial de l'emploi sur internet, Monster, poursuit son expansion
européenne en mettant la main sur le portail Jobpilot, d'Adecco. Il avait raflé en 2001 le site du Suédois Jobline.Concernant le social, les inquiétudes percent chez Renault. Le personnel craint une réorganisation informatique avec en toile de fond une rumeur d'externalisation. Mauvaise nouvelle encore avec la fermeture d'Answork,
acteur de l'approvisionnement en ligne. Le marché n'a pas suivi. En revanche, Bull sort du rouge après quatre années de pertes. Un bénéfice encore modeste (4,1 millions d'euros), mais qui tranche avec les pertes de l'année précédente
(548 millions d'euros). Syntec Informatique, optimiste également, prévoit une croissance du secteur de 2 à 4 % en 2004.Mais la vraie surprise vient de Sun. Celui-ci pactise avec Microsoft, son ennemi de toujours. Aussi, l'éditeur de Richmond met la main au portefeuille pour aplanir leur différend. Et Sun n'étant pas au mieux,
l'entente n'en devient que plus facile.
Mai : le chantier du dossier médical partagé débute, Accord 2 s'arrête
L'heure est aux grands projets. Le géant américain de la grande distribution Wal-Mart veut convertir par l'exemple ses fournisseurs aux étiquettes à radio-fréquences RFID. Début mai, il lance au Texas un projet pilote impliquant
huit d'entre eux. Plus près de chez nous, Philippe Douste-Blazy, le ministre de la Santé, lance l'établissement d'un dossier médical partagé entre les professionnels du secteur. Les 40 millions d'assurés sociaux de plus de seize ans
devraient en bénéficier dans trois ans. Mais un autre chantier s'enraye. Nicolas Sarkozy, le ministre des Finances, annule le programme Accord 2 de refonte du système d'information de son ministère. Cette opération, estimée à 200
millions d'euros, présentait des risques techniques et, surtout, juridiques. Une autre solution, sans doute aussi coûteuse, sera mise sur les rails. Elle devra être opérationnelle le 1er janvier 2006 pour assurer le
démarrage de la loi organique relative aux lois de finances.Les perturbations ne touchent pas les seuls grands travaux. Une vague malfaisante touche American Express, l'AFP, la Bourse de Paris et d'autres encore sur le globe. La cause ? Un ver, Sasser, qu'un simple
pare-feu aurait pu arrêter. Microsoft avait pourtant délivré le remède le mois précédent. Du côté des technologies, IBM, Computer Associates et Veritas présentent plusieurs solutions qui s'inscrivent dans la tendance du moment :
l'informatique à la demande. Big Blue fournit ainsi un logiciel, Virtualization Engine, capable de répartir en fonction des besoins les ressources des serveurs, des grilles de calcul et des baies de stockage. En parallèle, Computer
Associates fixe une nouvelle ligne d'évolution de ses produits s'appuyant sur sa base de données Ingres. MDB (Management Database) constitue la vue unifiée des actifs du système d'information de l'entreprise : matériel, logiciels,
processus, contenu et hommes. Quant à Veritas, il annonce que son portail CommandCentral, axé sur le stockage, incorporera des vues métier en 2005. Au menu : les outils de gestion de performance et de configuration de serveurs achetés à Precise
et Jareva l'année précédente.Dans un autre domaine, celui de la gestion du cycle de vie des données, EMC tire aussi parti de ses acquisitions en associant le référentiel de Documentum à l'outil d'archivage d'e-mails de Legato. Par ailleurs, des
tensions se confirment. Ainsi, HP, qui faisait des infidélités à Intel en équipant des serveurs de puces AMD, fait désormais de même pour ses PC professionnels. Enfin, à Bruxelles, le Conseil des ministres vote un projet de directive favorable
à une brevetabilité totale des logiciels, sans tenir compte des amendements du Parlement.
Juin : les utilisateurs se rebiffent
Juin 2004 restera sans doute dans les annales comme une période de consolidation. En matière d'implication des utilisateurs dans les processus de décision, par exemple. La sphère publique donne de la voix. Renaud
Dutreil, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat, confirme tout d'abord que la plupart des 900 000 postes de travail de l'administration française seront renouvelés sous trois ans. Ensuite, et surtout, il dévoile l'élément
majeur de cette annonce : l'Administration examinera toutes les options pour effectuer son choix. Y compris le recours aux logiciels libres. L'enjeu financier n'est pas mince, puisque 300 millions d'euros sont en jeu et que le ministre espère
bien voir baisser la facture de l'opération.Si les collectivités publiques veulent peser sur les choix technologiques, le secteur privé n'est pas en reste. Pour la première fois, en effet, un grand client, le géant automobile américano-germanique
DaimlerChrysler, fait savoir haut et fort qu'il a son mot à dire dans le projet de fusion entre Oracle et PeopleSoft. Il a de bonnes raisons pour cela : c'est un client historique de la firme de Craig Conway ; et il ne souhaite pas être le
dindon de la farce.En dehors de cette tendance des utilisateurs à vouloir agir sur ce qui les regarde, des nouvelles contrastées viennent émailler l'actualité française. Chez Bull, le décès de Pierre Bonelli ouvre une période
d'incertitude une de plus quant à l'avenir de l'ex-fleuron de l'informatique nationale. Après quelques pas de deux et diverses péripéties en tout genre, Gervais Pellissier, le directeur général adjoint, est finalement chargé de mener à
son terme le processus de recapitalisation de l'entreprise. L'affaire ne se présente pas trop mal : le commissaire européen à la concurrence, le redoutable et jusque-là redouté Mario Monti, fait montre d'une compréhension
bienveillante à l'égard des derniers dossiers qui lui sont présentés. Alstom et Bull sont de ceux-là. Question : la Commission de Bruxelles a-t-elle brusquement changé d'attitude, ou le dossier de Bull est-il particulièrement bien
ficelé ? Six mois plus tard, l'interrogation subsiste. Début juin, et bien qu'elle soit contestée par les députés et sénateurs socialistes, la loi dite du ' paquet télécoms ' est
adoptée. La fin du mois voit la Cnil étendre ses pouvoirs.Toujours dans l'Hexagone, la région Bretagne est à l'honneur. Pas seulement parce que les agglomérations de Lannion et de Rennes représentent depuis longtemps des terres de recherche et d'innovation. Mais également
parce que de multiples projets s'y transforment en entreprises. Ainsi la petite firme finistérienne Antennessa est-elle primée à Start West 2004, une manifestation annuelle consacrée à l'innovation qui se déroule à Nantes. Son objectif est
simple : concevoir, fabriquer et commercialiser des systèmes destinés à mesurer la conformité des équipements de radiocommunication. Au même moment, toujours en Bretagne, mais dans les Côtes-d'Armor, France Télécom expérimente des
services d'accès à haut débit, couplant les technologies Wireless IP (WIP) et Wi-Fi. L'ADSL ne doit couvrir, à terme, que les 20 à 30 % du territoire national regroupant 80 % de la population. Le groupe français s'étant engagé à en
couvrir 90 %, son choix s'est logiquement porté sur Wimax. L'expérience bretonne, si elle s'avère concluante, doit ainsi donner le coup d'envoi du déploiement massif de cette technologie, prévu pour l'an prochain.Les télécommunications bougent aussi sur l'ensemble du territoire. France Télécom lance deux services de téléphonie sur IP, tandis que SFR signe un accord de vente de minutes ou de capacités réseau à Débitel. Celui-ci les revendra
avec ses propres tarifs et sous sa propre marque. Free et Neuf Télécom démarrent des offres ADSL et téléphone incluant l'abonnement téléphonique. Du côté des éditeurs, Microsoft étend à dix ans la durée du support technique de ses
produits d'entreprise et de ses outils de développement. En ce qui concerne les architectures orientées services, BEA développe sa stratégie Liquid Computing, en réponse à l'offensive d'IBM lancée en avril. Par ailleurs, Sun s'allie à
Fujitsu pour redynamiser Solaris.
Juillet : alliances en série pour plus d'ouverture
Vodafone, T-Mobile, Orange et d'autres opérateurs de téléphonie mobile créent l'alliance Open Mobile Terminal Platform. Le but ? Remédier à la rigidité de systèmes d'exploitation tels Symbian et Windows Mobile. En élaborant
une plate-forme logicielle ouverte, qui facilite l'adaptation des terminaux mobiles de troisième génération à leurs offres de services. D'autres collaborations sont d'actualité. Ainsi, le CEA, le CNRS et l'Inria créent Cecill, une
nouvelle forme de licence de logiciels libres harmonisant la licence GPL (General Public License) et les règles du droit français. Toujours en France, trois ministres et une vingtaine de professionnels signent une charte contre le piratage
audiovisuel.L'approche des vacances est une période propice aux bilans. Cependant, le semestre écoulé déçoit. En effet, le nombre de projets informatiques mis en ?"uvre par les DSI dans les entreprises françaises a diminué de 22 % par
rapport à la même période de l'année 2003, selon Comm'back. Principale cause : le ralentissement du développement applicatif, internet et réseau. Un autre résultat laisse à désirer : en un an, 0,3 % seulement des abonnements GSM ont
profité de la portabilité des numéros.
Août : du soleil, mais pas pour tout le monde
Les mois d'été sont souvent propices aux annonces peu plaisantes. Août 2004 n'a pas dérogé à la règle. Comment ne pas retenir l'arrivée du service pack 2 de Windows XP ? Le très attendu correctif qui a le bon
goût d'empêcher près de 50 programmes de fonctionner. Heureusement que son installation automatique n'a pas été activée avant la rentrée de septembre. Outre-Rhin, c'est le spectre de la brevetabilité des logiciels qui assombrit les
projets de la municipalité de Munich. La ville bavaroise a ainsi retardé la migration de 16 000 postes vers Linux pour mieux cerner les problèmes en matière de propriété intellectuelle. Dernière mauvaise nouvelle, France Télécom se trouve
dans la ligne de mire de Bruxelles. La Commission européenne semble vouloir, en effet, gâcher les vacances de l'opérateur historique en lui infligeant une amende de 1,5 milliard d'euros ! Le mois d'août va s'achever toutefois sur de
bonnes nouvelles. Le moteur de recherche Google réussit une entrée en Bourse ensoleillée en levant 1,7 milliard de dollars. Et, semblant rompre avec la morosité ambiante, l'Apec annonce que les offres d'emploi cadres ont bondi de
28 % en un an, sans pour autant crier à la franche reprise.
Septembre : la rentrée sous le signe des départs
Fini les vacances ! L'accord des 35 heures signé par Syntec est brusquement remis sur le tapis. Il y aura des aménagements, mais sûrement pas de remise à plat si la paix sociale doit en pâtir. Du coup, la rentrée s'effectue
sous haute tension dans le secteur de l'emploi. L'emploi informatique sort-il de l'ornière ? nous interrogions-nous en constatant que les indicateurs avaient tendance à clignoter au vert. Le spectre de l'offshore apporte un léger
bémol à cette tendance. Chez HP, ce ne sont pas les 35 heures qui entraînent trois patrons de la division serveurs vers la porte, mais plutôt ses mauvais résultats. L'éditeur BEA voit aussi partir quelques-uns de ses principaux dirigeants techniques
après la mise en place d'une nouvelle orientation commerciale. C'est la fin d'une époque ! Chez EDS et Altran, la rentrée est plutôt synonyme de sortie. L'Américain annonce la suppression de 20 000 emplois sur les trois
prochaines années. Et le Français voit plusieurs de ses dirigeants démissionner les uns après les autres.Si cette rentrée 2004 reste plutôt mi-figue, mi-raisin du côté des hommes, la technologie, elle, a su redonner un peu d'enthousiasme. Ainsi, de l'autre côté de l'Atlantique, Intel et AMD s'étaient lancés dans une véritable course.
C'était à celui qui annoncerait le premier sa puce multic?"ur. En gagnant cette futi-le compétition, AMD prouve surtout qu'il est désormais un concurrent de taille. Désormais, Intel devra compter avec lui. A ne pas négliger non
plus, l'annonce de la vulnérabilité de Kerberos, protocole resté imperméable à toute attaque durant vingt ans. Sécurité toujours avec la présentation par Microsoft de Sender ID, une technologie visant à bloquer le pourriel en identifiant
l'envoyeur. L'objectif est louable. Cependant, il se heurte au front Apache et Debian, qui le rejettent sans concession. Les deux spécialistes du libre reprochent à Microsoft de tout faire pour obliger à signer un accord de licence pour
utiliser sa solution. Le libre veut le rester !En cette rentrée, les progiciels ne sont pas non plus en reste. Ainsi l'inter-minable feuilleton du mariage Oracle-Peoplesoft est-il relancé dès septembre. La commission antitrust ouvre, en effet, la voie au
rapprochement en concluant que la fusion ne crée pas de situation de monopole. L'union reste tout de même suspendue à l'aval des actionnaires... toujours réticents. Cette situation ne peut que satisfaire SAP, qui regarde ses deux concurrents se
chamailler pendant que lui occupe le terrain. La recherche, elle aussi, fait sa rentrée. Ainsi une équipe de Géo Trouvetou autrichiens a-t-elle téléporté un photon sur une distance de 600 mètres ! Un petit pas pour le photon, mais un grand pour
la communication quantique !
Octobre : l'automne sera sécurisé ou ne le sera pas
Les nouvelles sont comme les feuilles d'automne : le vent qui les porte les malmène ', écrit Christian Bobin, dans Tout le monde est occupé. En cet automne, ce sont
celles en provenance du monde de la sécurité que le vent a porté. Le ministère de la Défense a mandaté cinq acteurs français pour bâtir un système d'exploitation, basé sur Linux, d'un niveau de sécurité jamais atteint. Le budget est à
la hauteur de l'ambition : 7 millions d'euros lui seront consacrés. Dans le même temps, Verisign lance une palette de solutions d'authentification forte à distance. Rien n'est oublié : jetons USB, carte à puce, ou encore mot de passe
dynamique. Au niveau européen, ce sont les tiers de confiance qui tapent du poing sur la table. En effet, l'heure est à l'harmonisation des dispositifs d'authentification et de signature dans les 25 pays de l'Union. Le prêche est fort,
mais le résultat semble loin. On compte en Allemagne quelque 40 000 certificats. De ce côté-ci du Rhin, on en dénombre plusieurs millions ! Le débat à Bruxelles risque de prendre plus de temps que celui concernant le calibrage des concombres
chypriotes.La présentation du bilan annuel de Syntec était aux couleurs de l'été indien. Selon le syndicat professionnel, le marché des logiciels et services devrait croître de 4 % sur l'année, fortement aidé par
l'externalisation informatique. Dans ce rayon, Bonduelle a rompu avec Capgemini au profit de Steria et Sopra. Comme l'avait fait, le mois précédent, JP Morgan avec IBM. Le divorce est à la mode. Mais le feuilleton Oracle-Peoplesoft se
poursuit avec le changement de PDG de Peoplesoft, qui refusait le mariage.
Novembre : gros coup de froid sur les infrastructures télécoms
C'est une panne des sens en tout cas de l'ouïe qu'ont subie les abonnés de France Télécom et de Bouygues Télécom. Pour le premier, la voix sur IP a occasionné une panne de deux jours durant le week-end de la Toussaint. Pour
une fois, Bouygues Télécom fait plus fort que France Télécom. La quasitotalité de ses 7 millions d'abonnés se retrouve sans réseau durant près de 24 heures ! Sans doute courroucé par ces pannes rapprochées, Patrick Devedjian
mandate Jean-Michel Hubert, ancien président de l'ART, pour en élucider les causes.Mais il est aussi des produits qui fonctionnent bien. Firefox, par exemple. En quelques semaines, la version 1.0 du navigateur libre a raflé quasiment 3 % du marché à l'indéboulonnable Internet Explorer, de
Microsoft. C'est dans ce contexte que Bill Gates nous gratifie d'une visite à Paris pour une journée marathon. Au programme, rencontre avec le Cigref puis Jacques Chirac, détour à l'Unesco, signature d'un accord avec Dassault, et remise
de prix aux jeunes entreprises. S'agit-il d'une coïncidence ? Il en profite pour tenir une conférence sur les bienfaits de l'e-gouvernement, alors que Paris se pose la question de basculer vers les logiciels libres.Le mois se termine sur une série de bonnes nouvelles pour Oracle et HP. Le premier est enfin parvenu à convaincre la majorité des actionnaires de Peoplesoft de le rejoindre. Le second affiche ses premiers bons
résultats. Même si son chiffre d'affaires rejoint tout juste, cumulés, le sien et celui de Compaq avant la fusion...
Décembre : des surprises à l'approche de Noël
L'informatique joue à nouveau des tours à la SNCF. Plus de 1 000 terminaux de vente refusent de fonctionner pour de sombres histoires d'algorithmes défectueux. Deuxième surprise, IBM, le géant américain négocierait avec un
constructeur chinois la création d'une joint-venture, voire la cession de son activités PC ! La fin d'une époque. Décembre, c'est enfin Noël et les cadeaux, avec le lancement des offres 3G des opérateurs SFR et Orange. La visiophonie sur mobile
est enfin là. C'est cher, c'est compliqué, mais ça marche.