Assises de la sécurité : l'Anssi insiste sur une réponse collective aux menaces

Directeur général de l'Anssi, Guillaume Poupard a ouvert ce mercredi 1er octobre les Assises de la Sécurité à Monaco. Il a jugé urgent de collaborer avec tous les acteurs du secteur pour mettre en oeuvre une cyberdéfense efficace.
« Oser dire oui ! » c’est sur ces mots que ce sont ouverts les Assises de la sécurité ce mercredi 1er octobre. Le directeur général de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi) a choisi de marquer les esprits en intitulant ainsi son intervention. Guillaume Poupard tenait à rendre hommage aux partenaires qui ont dit « oui » à la Loi de programmation militaire (LPM). Loi dont les décrets et arrêtés sont attendus pour octobre et dont les articles 21 à 25 concernent directement l’Anssi.
Guillaume Poupard a notamment insisté sur la nécessité de mettre en place des mesures techniques et organisationnelles « efficaces » et « soutenables financièrement ». Il a aussi réaffirmé sa volonté de travailler avec l’ensemble des acteurs publics et privés. « Il faut être pragmatique et concret en réunissant un maximum d'acteurs privés et publics dans un cadre collaboratif », a-t-il expliqué.
La sécurité est pour lui une cause d’union nationale. « Nier aujourd'hui la menace est irresponsable, nous avons besoin d'une cyberdéfense efficace même face aux plus grands », a-t-il affirmé, faisant référence aux activités d'espionnage menées par la Chine, la Russie et les États-Unis comme le rappelle l’AFP. « On ne peut pas se permettre d'avoir une R&D qui mouline à fond et qui se fait siphonner par nos amis ».
Enfin, un point a été fait sur l’état d’avancement du plan Cybersécurité de la nouvelle France industrielle, l’un des 34 plans lancés par Arnaud Montebourg en 2013. Piloté par Guillaume Poupard, ce plan vise à accroître la demande en solutions de confiance, développer ses offres, renforcer les entreprises nationales spécialisées dans la cybersécurité et organiser la conquête des marchés à l’étranger.

L’industrie de la cybersécurité représente 40 000 emplois en France. Et le chiffre d’affaires des acteurs français de la confiance numérique atteint 13 milliards d’euros. Pour renforcer le secteur, le patron de l’Anssi compte notamment sur le développement de la recherche et de la formation, insuffisantes sur ces thématiques, mais aussi sur la qualification de produits et de prestataires. L’objectif est de publier prochainement un guide des prestataires de confiance auxquels les structures privées et publiques pourront faire appel.
Enfin, Guillaume Poupard espère travailler sur une approche coordonnée des différentes entreprises hexagonales pour « qu'elles ne se tirent pas dans les pattes, notamment à l'export » a-t-il précisé. Autrement dit, les spécialistes de la cybersécurité français auraient tout intérêt à joindre leur force lorsqu’ils répondent à des appels d’offres plutôt que de se concurrencer les uns les autres. C’est ce qu’essaient déjà de faire les membres de l’association Hexatrust, créée par Wallix, OpenTrust, Deny All et d’autres. Guillaume Poupard a notamment évoqué le cloud, domaine où la France a une carte à jouer en raison de son « image de compétence et d’indépendance ».
Tweets #AssisesSI
Votre opinion