L'apprentissage sera un axe fort de l'enseignement supérieur
La France se distingue-t-elle avec ses diplômes de niveau bac + 2 ?
Arielle Girot : Arriver sur le marché du travail avec un diplôme bac + 2 ?" essentiellement un BTS ou un DUT ?" était, il y a quelques années, une spécificité française. Aujourd'hui, nombre de ces diplômés poursuivent leurs études. La grande tendance est la sortie de formation avec une licence professionnelle de niveau bac + 3. En informatique comme dans les autres secteurs. En effet, le standard international est associé aux paliers trois, cinq, et huit ans du système LMD (licence, master, doctorat). La France l'a adopté. Les instituts universitaires de technologie et les unités de formation et de recherche se sont adaptés en créant des licences professionnelles. Celles-ci répondent à des besoins, puisque toute habilitation de diplôme impose une étude d'opportunité. En revanche, la licence n'est plus un sésame pour le marché du travail. En informatique, les recrutements de diplômés de niveau bac + 5 sont fréquents. En fait, rien n'interdit aux étudiants de poursuivre leurs études à partir d'un DUT ou d'une licence professionnelle. Parfois, ils ne se sentent pas assez mûrs... ou se découvrent un goût pour une matière. En toile de fond, subsiste l'idée que le diplôme est une arme antichômage, notamment en informatique.Quelle est la place de l'apprentissage dans ces formations ?
AG : Le développement de l'apprentissage est un axe fort de l'enseignement supérieur. Dans le schéma du LMD, un cursus de trois ans correspond à un niveau d'exécution, de cinq ans à un niveau d'encadrement, et de huit ans à un niveau de recherche. L'apprentissage se développe pour les formations bac + 3, et même pour les DUT. Dans les BTS, cette formule existe depuis longtemps. Les formations courtes prévoient toutes des stages ou de l'apprentissage. Les BTS et DUT avaient déjà cette tradition de stages. L'employeur s'engage vis à vis de l'apprenti : il lui confie des fonctions et le rémunère. De plus, les entreprises participent à la conception des cours et aux jurys qui délivrent les diplômes de licence professionnelle. L'enseignement s'ajuste ainsi plus rapidement à leurs besoins.Les enseignements courts sont-ils davantage adaptés aux grandes entreprises ?
AG : Pas forcément. Dans une grande entreprise, les techniciens supérieurs auront une fonction technique très encadrée. En PME, ils seront plus autonomes et polyvalents. Ce qui séduit souvent. Certains se placeront aussi en SSII. Les recrutements vont assurément se développer dans la banque, l'assurance, et la fonction publique. On observe une désaffection pour les filières industrielles. Ainsi le DUT services et réseaux de communication attire-t-il moins d'élèves que le DUT informatique. Par ailleurs, les DEUST, de niveau bac + 2 et très spécialisés, étaient destinés à l'emploi local. Mais leurs effectifs restent faibles.Les licences professionnelles ne risquent-elles pas de trop spécialiser les étudiants ?
AG : Cette spécialisation ne devrait pas freiner le jeune diplômé. En effet, la licence professionnelle s'obtient à l'issue d'une troisième année universitaire, via un BTS, un DUT, ou les deux premières années d'une licence. Létudiant se spécialise peu à peu, et entre en licence professionnelle sur dossier. Il existe donc une forme de sélection. Cette formation est spécialisée, mais elle comporte une partie générale, portant sur des sujets comme les bases de données ou Java.
Arielle Girot : Arriver sur le marché du travail avec un diplôme bac + 2 ?" essentiellement un BTS ou un DUT ?" était, il y a quelques années, une spécificité française. Aujourd'hui, nombre de ces diplômés poursuivent leurs études. La grande tendance est la sortie de formation avec une licence professionnelle de niveau bac + 3. En informatique comme dans les autres secteurs. En effet, le standard international est associé aux paliers trois, cinq, et huit ans du système LMD (licence, master, doctorat). La France l'a adopté. Les instituts universitaires de technologie et les unités de formation et de recherche se sont adaptés en créant des licences professionnelles. Celles-ci répondent à des besoins, puisque toute habilitation de diplôme impose une étude d'opportunité. En revanche, la licence n'est plus un sésame pour le marché du travail. En informatique, les recrutements de diplômés de niveau bac + 5 sont fréquents. En fait, rien n'interdit aux étudiants de poursuivre leurs études à partir d'un DUT ou d'une licence professionnelle. Parfois, ils ne se sentent pas assez mûrs... ou se découvrent un goût pour une matière. En toile de fond, subsiste l'idée que le diplôme est une arme antichômage, notamment en informatique.Quelle est la place de l'apprentissage dans ces formations ?
AG : Le développement de l'apprentissage est un axe fort de l'enseignement supérieur. Dans le schéma du LMD, un cursus de trois ans correspond à un niveau d'exécution, de cinq ans à un niveau d'encadrement, et de huit ans à un niveau de recherche. L'apprentissage se développe pour les formations bac + 3, et même pour les DUT. Dans les BTS, cette formule existe depuis longtemps. Les formations courtes prévoient toutes des stages ou de l'apprentissage. Les BTS et DUT avaient déjà cette tradition de stages. L'employeur s'engage vis à vis de l'apprenti : il lui confie des fonctions et le rémunère. De plus, les entreprises participent à la conception des cours et aux jurys qui délivrent les diplômes de licence professionnelle. L'enseignement s'ajuste ainsi plus rapidement à leurs besoins.Les enseignements courts sont-ils davantage adaptés aux grandes entreprises ?
AG : Pas forcément. Dans une grande entreprise, les techniciens supérieurs auront une fonction technique très encadrée. En PME, ils seront plus autonomes et polyvalents. Ce qui séduit souvent. Certains se placeront aussi en SSII. Les recrutements vont assurément se développer dans la banque, l'assurance, et la fonction publique. On observe une désaffection pour les filières industrielles. Ainsi le DUT services et réseaux de communication attire-t-il moins d'élèves que le DUT informatique. Par ailleurs, les DEUST, de niveau bac + 2 et très spécialisés, étaient destinés à l'emploi local. Mais leurs effectifs restent faibles.Les licences professionnelles ne risquent-elles pas de trop spécialiser les étudiants ?
AG : Cette spécialisation ne devrait pas freiner le jeune diplômé. En effet, la licence professionnelle s'obtient à l'issue d'une troisième année universitaire, via un BTS, un DUT, ou les deux premières années d'une licence. Létudiant se spécialise peu à peu, et entre en licence professionnelle sur dossier. Il existe donc une forme de sélection. Cette formation est spécialisée, mais elle comporte une partie générale, portant sur des sujets comme les bases de données ou Java.