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Après quelques tentatives malheureuses, le logiciel hébergé passe en force. PME et directions fonctionnelles de grandes entreprises se laissent séduire par des applications de gestion de la relation client, de comptabilité ou de
ressources humaines.
Pas ou peu d'investissement. Un déploiement très rapide du logiciel. L'absence de coûts cachés. Telles sont, en résumé, les raisons de l'emballement pour le modèle du logiciel hébergé. L'ASP (Application Service Provider) décolle
enfin dans l'Hexagone, analyse d'ailleurs le cabinet Markess International, auteur de la récente étude ' Applications en ligne à la demande '. Evalué à 960 millions d'euros en 2006, le marché devrait
croître de 28 % en 2007 et de 20 % en 2008. Un engouement déjà constaté par le cabinet Aberdeen en août 2006. Selon ce dernier, les entreprises apprécient de plus en plus ce modèle, qu'il qualifie de ' software as a
service ' (Saas).Plus nouveau encore, les grands comptes s'y mettent. Côté offre, le catalogue continue de s'enrichir. Dernier exemple en date : l'éditeur Divalto propose désormais son PGI en mode ' ASP on
demand ' via la société Prodware. Cette offre se caractérise aussi par son absence d'engagement de durée. Et c'est ce que demandent les utilisateurs : qu'on leur facilite l'accès à la technologie logicielle.
Un gain de temps de 25 % sur la mise en ?"uvre
La solution doit être simple à installer, et le projet vite rentabilisé. ' L'ASP réduit la durée de mise en ?"uvre d'un projet de 25 % en moyenne ', explique Philippe Bouaziz, PDG
de Prodware. La mise en place d'une solution Saas ne demande que quelques semaines ou quelques mois, contre des trimestres ou des années pour une solution traditionnelle (voir graphiques ci-contre) confirme le cabinet Aberdeen.
Largement partagé, ce constat est toutefois à relativiser. S'il s'applique aux applications standards, il est contestable dans le cadre d'un gros travail d'intégration ou de paramétrage. Où, comme pour les logiciels classiques, la durée de mise en
route peut être plus longue. Le succès du déploiement dépend alors davantage de la compétence en intégration du fournisseur ASP.Autre atout de l'ASP, il est censé accélérer la disponibilité des technologies. Il nécessite peu d'investissement. Ni serveurs à acquérir, ni licences logicielles à acheter, ni équipe informatique à
' affecter ' et, éventuellement, à former. Il permet aussi de contourner les contraintes informatiques et organisationnelles. Lesquelles se sont alourdies ces dernières années avec l'arrivée de méthodes
et de processus formalisés, à l'image d'Itil ou des nouvelles règles nées des lois financières, susceptibles, en outre, de nuire à la capacité d'innovation. Bref, entre le loyer -généralement mensuel- payé par l'entreprise cliente et l'absence de
ressources informatiques pour démarrer un projet, les PME sont séduites. Mais pas qu'elles. Les directions fonctionnelles des grands comptes qui, pour des raisons diverses, décident d'utiliser un logiciel sans passer par leur direction informatique,
le sont aussi.Les résultats de l'étude Markess sont, à ce sujet, éloquents. Ils montrent que ce sont d'abord les directions fonctionnelles qui budgètent les applications en ligne à la demande. Dans les grands comptes, une question essentielle se
pose alors. Ces choix s'opèrent-ils avec ou contre les DSI ? ' La réponse est variable, estime Didier Lambert, DSI d'Essilor. Même si les DSI peuvent craindre que la situation leur
échappe. ' Chez Rhodia, on se prononce davantage : ' Il n'appartient pas aux directions fonctionnelles de choisir entre l'ASP et une solution classique ', tranche
Jacques-Benoît Le Bris, directeur business intelligence du chimiste français.
Une visibilité accrue sur les coûts
Autre postulat à relativiser : l'ASP est réputé revenir moins cher qu'une solution traditionnelle. Cette question doit, en réalité, être nuancée en fonction des ressources disponibles dans l'entreprise. En effet, une PME peut
espérer réaliser des économies avec de l'ASP. Pour un grand compte, tout est une question d'échelle. Si l'application est stratégique, la grande entreprise a les moyens de mutualiser ses ressources, à l'image d'un prestataire spécialisé. Mais pour
des applications non stratégiques, elle rejoint l'échelle de la PME. La nouvelle offre combinée Divalto/Prodware est, à ce titre, éloquente. Car la tarification est très attrayante. Le PGI de l'éditeur est facturé à 99 euros par utilisateur et par
mois en mode ' on demand '. C'est-à-dire en incluant les coûts d'administration supportés par le prestataire. Cette tarification est donc théoriquement exempte de coûts cachés. Ce qui n'est pas le cas
de celle en mode classique : autour de 3 000 euros la licence par utilisateur, prix ne représentant qu'un coût partiel. Pourquoi l'offre est-elle aussi compétitive ? D'abord parce que le produit de Divalto est désormais
' mutualisable ' - plusieurs entreprises peuvent ainsi ' tourner ' sur le même serveur. Une spécificité technique que n'offrent pas tous les logiciels
applicatifs. Pour l'hébergeur, cela change la donne. Autre atout de cette offre : l'absence d'engagement de durée de la part du client. Ce qui n'est pas forcément le cas de toutes les solutions en ASP. Y compris chez Prodware, qui propose aussi
une offre en hébergement dédié assortie d'un engagement de durée.En conclusion, les PME pourraient donc basculer massivement leurs applications en ASP. Voire, à terme, celles qui sont stratégiques. Pour les grands comptes, le scénario diffère. Pas question d'externaliser les logiciels liés au
c?"ur de métier. Notamment en raison des contraintes de qualité de service. Mais pour les autres applicatifs, l'ASP devient une solution qui monte en puissance.l.arbelet@01informatique.presse.fr
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