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A l'occasion du passage à sa nouvelle architecture Planet, la banque fait migrer, à fonctionnalités constantes, plus de 120 applications sensibles. Sogeti a assuré l'industrialisation des tests.
Engagé en 2001, le vaste plan de migration de LCL (le Crédit Lyonnais) entame sa dernière ligne droite. La banque bascule progressivement d'Elan, une architecture transactionnelle de type client lourd, vers Planet, une architecture
trois tiers avec en frontal un navigateur web sur le poste de travail. D'ici au mois de juin, Elan sera définitivement abandonné, et le nouvel environnement reposant sur les technologies IP fédérera l'ensemble des applications. Et cela, quel que
soit le mode d'accès : en agence, sur le web, ou à partir des automates bancaires.Rattachés à la vie du réseau commercial de LCL, plus de 120 traitements transactionnels, tels que la gestion des produits d'épargne ou le traitement de certains contrats de prêts, ont été perçus comme particulièrement sensibles. Ils
doivent migrer à fonctionnalités constantes. Au regard de l'ampleur de la tâche et du délai retenu, la banque a souhaité procéder à un portage largement automatisé, puis à l'industrialisation de la phase de tests.
La cellule tests confiée à un tiers
Sogeti a été retenu sur appel d'offres pour, entre autres, son apport méthodologique et son expérience dans la mise en place d'atelier de tests de non-régression. ' Nous n'avions ni les compétences ni le
savoir-faire spécifique suffisants en interne pour entrer dans une logique industrielle de cette nature, estime Eric Sorin, le responsable de la direction informatique de LCL. Seul un appel au marché permet d'obtenir des
engagements en termes de délai, de qualité et de charge. 'La cellule de tests de Sogeti, ayant employé jusqu'à 16 collaborateurs au plus fort de ce projet qui s'est échelonné sur une bonne année, est installée dans les locaux de la banque, situés dans l'immeuble C?"ur Défense. Une
proximité physique qui facilite les échanges avec les équipes de pilotage et de réalisation. Et, de surcroît, évite aussi de devoir sécuriser des locaux tiers.Durant les deux mois de la phase d'initialisation, Sogeti a évalué la profondeur des tests techniques et fonctionnels pour s'assurer de la non-régression des fonctionnalités et de la bonne intégration des composants dans le nouvel
environnement.
La maîtrise d'ouvrage bâtit des scénarios
En fonction de cette complexité, le prestataire a bâti, derrière, des calculs de charge et des scénarios de tests. ' Cette réflexion a été menée conjointement avec la maîtrise d'ouvrage, analyse le
responsable de la direction informatique. Si c'est la maîtrise d'?"uvre qui investit dans l'automatisation des tests, la maîtrise d'ouvrage reste responsable des applications recettées. Et elle se réserve la possibilité de réaliser des
tests additionnels, des tests à la volée. ' Dans une logique productiviste, il s'agissait aussi d'optimiser le traitement des lots fonctionnels par direction métier.
Une phase industrielle de neuf mois
Le processus validé, la cellule de tests est basculée dans une phase préindustrielle durant trois mois, puis industrielle pendant neuf mois. S'agissant d'applications transactionnelles, l'essentiel des tests porte sur l'interface
homme-machine. Par des stimuli en entrée et en sortie, il s'agit de vérifier les écarts constatés à l'écran et dans les bases de données entre l'ancien et le nouveau système dans des environnements mainframes (z/OS, Cobol, DB2, CICS) et nouvelles
technologies (Java, J2EE, Websphere). Les testeurs s'appuient sur les outils de test utilisés par LCL (Testdirector, de Mercury, File-Aid, de Compuware), et sur des outils d'analyse d'écarts de Sogeti.Le rôle de la cellule de tests ne s'arrête pas à la détection des anomalies. Elle participe aussi au diagnostic et à la validation des corrections. Le problème vient-il de l'environnement local, distant, ou des données ? Au-delà
du comité de pilotage mensuel, Sogeti fournit, par courriel, un point hebdomadaire, reprenant un certain nombre d'indicateurs. Entre autres, l'état d'avancement ou le nombre d'anomalies relevées.
Un gain financier de 60 %
Cette phase de migration industrielle se poursuivra jusqu'en juin. Toutefois, Eric Sorin en dresse déjà un premier bilan : ' Le portage automatique revient trois fois moins cher qu'une réécriture manuelle
des applications. L'industrialisation des tests, elle, génère une économie de 50 %. Au total, le gain financier s'élève à 60 %. ' Parmi les sources d'économie, il ressort que des applications ayant migré à
fonctionnalités constantes ne nécessitent pas une nouvelle appropriation, voire une formation. A la différence d'applications réécrites, dont la cinématique, même légèrement modifiée, peut désorienter les utilisateurs. Un point capital quand il
s'agit, dans le cas de LCL, de quelque 25 000 utilisateurs.x.biseul@01informatique.presse.fr