Le bénéfice net de Capgemini s'envole au premier semestre

Malgré une conjoncture économique peu porteuse en Europe, le bénéfice net de la SSII française a bondi de 36 % au premier semestre pour atteindre 240 millions d'euros.
« Il y a rarement eu autant de ruptures technologiques en même temps : le mobile, le Big Data et les réseaux sociaux. Le tout combiné dans le Cloud. Du coup, les changements sont très intenses. Nous avançons sur deux jambes : la compétitivité et l’innovation », expliquait Paul Hermelin, PDG de Capgemini, invité sur BFM Business pour commenter les résultats. Cette stratégie semble payante. Le groupe français de conseil et services informatiques a confirmé ses objectifs pour l'exercice 2014, après un bond de 36 % de son bénéfice net au premier semestre, à 240 millions d'euros.
Au cours des six premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires a atteint 5,1 milliards d'euros, en progression de 1,4 %. Et les prises de commande du groupe ont progressé de 20 % par rapport à l’année précédente. « Ces bons résultats sont le fruit de la mise en oeuvre sans faille d'une stratégie conjuguant innovation et compétitivité », explique Paul Hermelin. Les États-Unis font figure de marché pilote pour l’innovation. Quant à la compétitivité, elle se traduit par le développement des plateformes offshore du groupe (où sont aujourd'hui situés 45 % des collaborateurs), mais aussi par l'industrialisation systématique de nos modes de production.
Capgemini emploie un total de 138.809 collaborateurs, dont 62.909 « offshore » et 51.877 pour la seule Inde. « Nos effectifs sont en croissance de 16 % en Inde. Pour 75 % de notre portefeuille client, le virage de l’offshore est derrière nous. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Asie Pacifique ont atteint un rythme de croisière. La France y viendra sans doute même si la langue anglaise est un obstacle », précisait Paul Hermelin à l’antenne de BFM Business jeudi.
Ce « mix » géographique « est aussi une des clés de la performance de ce semestre : nous réalisons en effet maintenant près de 30 % de notre chiffre d'affaires hors d'Europe », relève le directeur financier Aiman Ezzat. Ce sont ainsi les pays émergents d'Asie Pacifique et d'Amérique latine qui enregistrent la plus forte croissance sur le semestre (+9,1 %), même « s’ils n’ont pas beaucoup travaillé au mois de juin » comme le notait Paul Hermelin sur BFM Business. Suit la région Amérique du Nord, avec +6,1 % qui correspond au cinquième du chiffre d’affaires.
« En Europe, la palme revient au Royaume-Uni avec quasiment 4 % de croissance. En France, le marché n’est pas si mauvais avec 1,5 % de croissance. Les points noirs se situent aux Pays-Bas et en Espagne » expliquait Paul Hermelin à l’antenne. La France est toujours le plus gros marché de la SSII et représente 22,4 % du chiffre d’affaires (ca). Tandis que le Royaume-Uni et l’Irlande compte pour 21,2 % du ca.
Un plan de fidélisation des salariés par augmentation de capital
Par métiers, les activités Conseil du groupe restent en décroissance et affichent un recul de 4,7 % sur le trimestre, « mais nous concentrons nos efforts autour des offres — porteuses de croissance — de transformation digitale », résume Aiman Ezzat. Les Services applicatifs progressent pour leur part de 2,2 % sur le semestre, « tirés par la demande des clients pour l'innovation et par les autres services d'infogérance », tandis que le chiffre d'affaires des Services informatiques de proximité (Sogeti) est en légère hausse de +0,6 %, « avec une accélération au deuxième trimestre », souligne M. Ezzat.
En outre, le groupe a annoncé qu’une nouvelle augmentation de capital réservée aux salariés allait être lancée pour un montant maximum de 5 millions d'actions. « Nous nous lançons dans un plan de fidélisation de nos salariés », résumait Paul Hermelin sur BFM Business. « L'opération devrait être réalisée avant la fin de l'année 2014 », est-il précisé. Le conseil d'administration a également autorisé l'émission d'un nouveau programme de rachat d'actions de 80 millions d'euros, « afin de neutraliser la dilution future liée aux différents instruments donnant accès au capital destinés aux salariés », indique encore Capgemini.
Interrogé par Vincent Touraine sur BFM Business sur les concentrations en cours dans le secteur (rachat de Bull par Atos et de Steria par Sopra), Paul Hermelin a évoqué la nécessité d’avoir des acteurs européens fort pour résister aux Indiens. « Quand nous pouvons participer à la consolidation du secteur, nous le faisons, comme nous l’avons fait avec Euriware, mais ce n’est pas notre objectif ».