Le Blackberry ne séduit plus les utilisateurs professionnels

RIM perd des parts de marché, victime notamment du désintérêt croissant des entreprises pour un terminal à la base conçu pour elles. Témoignages.
L’avenir de Research in Motion (RIM) est-il en péril ? Selon de nombreux indicateurs actuels, la réponse est oui. Outre l’annonce de mauvais résultats pour son année fiscale 2012, le fabricant du Blackberry perd des parts de marché trimestre après trimestre.
Selon la société d’étude Gartner, RIM recule de presque six points sur le marché des smartphones au quatrième trimestre 2011. Le bilan sur l'ensemble de l’année dernière est du même acabit, puisque RIM rétrograde à la sixième place des vendeurs de mobiles dans le monde avec 2,9 % de parts de marché, derrière Nokia, Samsung, Apple, LG Electronics et ZTE.
Les responsables informatiques de moins en moins convaincus
Si le smartphone de RIM est encore considéré comme la solution de messagerie la plus robuste dans un cadre professionnel, « cette situation risque de changer rapidement, pour deux raisons. D’abord, les Blackberry ont tous des fonctionnalités et des formes semblables, et ils se renouvellent peu. Ensuite, c’est une solution dédiée aux e-mails mobiles. Les terminaux de demain devront élargir leur spectre d’utilisations possibles et proposer l’accès au web, la lecture de documents ou encore un modem de connexion », explique Angelo Marseglia, DSI pour la France et le Maroc de DHL Supply Chain. « L’entreprise canadienne n’innove plus dans un secteur qui, justement, fait de l’innovation son principal facteur différenciateur », estime-t-il.
Une solution technique adaptée ne peut donc plus être considérée comme le seul critère de choix d’une flotte de smartphones. « Nous sommes équipés de 300 iPhone et iPad. Nous n’avons pas l’intention de passer au Blackberry, qui est très loin derrière Apple en termes de fonctionnalités et d’usages », confirme Guy de Lussigny, DSI de l’établissement public de santé mentale de Ville-Evrard.
Une désaffection du Blackberry au profit de l'iPhone
L’importante panne survenue en octobre 2011 sur le système réputé ultrasécurisé de Blackberry a plombé un peu plus l’image de RIM. Courriels indisponibles, accès au carnet d’adresses impossible, synchronisation des agendas défectueuse… RIM a perdu en crédibilité. Les entreprises, elles aussi, ont été touchées par la panne du service Blackberry. « La sécurité et la facilité de gestion des terminaux et des données sont les propositions de valeur de RIM. Un VIP ne peut pas rester trois jours sans messagerie électronique », explique Philippe Mieybégué, analyste en stratégies mobilité et télécoms au BIT Group.
« Nous utilisons le Blackberry pour la robustesse de la solution. Si son niveau de performance baisse, nous migrerons vers une flotte d’iPhone, sous la pression de nos utilisateurs », témoigne Gildas Chauveau de Vallat, DSI du Groupe Valophis. Thomas Chejfec, DSI d’Aldes Aéraulique a la même réflexion : « Si nous ne sommes plus en mesure d’accorder notre confiance à Blackberry, le Bring Your Own Device pourrait être une alternative. Je préconiserai alors probablement l’iPhone. »
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