Dans votre stratégie et vos produits, qu'est-ce qui vous différencie de vos concurrents ?
Nos références clients telles que Portugal Telecom, Albacom, Wind et Orange Business Services le confirment, ce sont des critères de qualité, de niveau de sécurité, de performances et, bien évidemment, financiers qui ont guidé leur choix. Sur l'aspect purement technique, ces sociétés ont constaté que notre technologie ASQ est probablement celle qui se rapproche au plus près du true zero-day protection. Nous avons délibérément opté pour un c?"ur s'appuyant sur BSD, afin d'être à l'abri des problèmes de violation de GPL, et, surtout, pour mieux protéger notre savoir-faire. Nos différences stratégiques reposent aussi sur le modèle commercial exclusivement indirect.
Comment voyez-vous l'évolution du marché UTM ? Quels sont vos axes de développement ?
L'UTM réduit les coûts, et c'est sa garantie. Il est, en effet, technologiquement possible d'intégrer le meilleur de la sécurité et les meilleurs filtrages de contenu en gardant un coût de possession contrôlé. La nouvelle démarche des opérateurs en Europe, d'avoir des offres UTM tant sur des solutions intégrées que sur des offres administrées, en est une preuve. Seules survivront les sociétés qui disposent d'une technologie réelle, face aux assembleurs. Le récent retrait sur ce marché de Symantec nous conforte dans cette analyse. Nous serons prochainement en mesure de proposer des solutions multigigabits en termes de puissance de traitement, sans passer par des architectures coûteuses telles que les architectures en lames.
Comment vous situez-vous dans le marché européen et américain ? Votre taille actuelle ne vous limite-t-elle pas sur certains marchés ?
Notre récente sélection par de grands noms de l'industrie ou des opérateurs télécoms européens nous montre que nous n'avons pas à rougir face à nos concurrents, bien au contraire. Même si nous avons un déficit notoire, nous avons un taux de gain sur plate-forme d'évaluation qui atteint 85 %. C'est l'innovation et la valeur ajoutée qui feront la différence pour contrer ces mastodontes que sont les américains dans notre secteur. Si nous perdurons, c'est grâce à une stratégie de croissance profitable.
Quels sont les avantages et les inconvénients d'être un acteur européen ?
Deux marchés se distinguent : pour les entreprises nationales ou européennes évoluant dans des domaines sensibles, tel celui de la défense, ou de position commerciale forte (par exemple dans le monde bancaire), être européen est un réel avantage, surtout avec des certifications européennes (Otan ou procédures EU-restricted). Pour les autres, il convient surtout d'être meilleur et moins cher. Plus de 80 % des entreprises européennes potentiellement clientes vont considérer ces derniers critères.
Quelle est votre stratégie de croissance internationale ?
D'abord renforcer les positions où nous sommes déjà implantés (Italie et Benelux) et investir en Espagne et au Royaume-Uni. L'Inde devient une priorité, sans oublier les pays du golfe Persique, où Netasq a récemment conclu des contrats importants, notamment chez des opérateurs télécoms. À ce jour, 40 % des ventes proviennent de l'international. Tous nos processus, de la vente au support après-vente, sont déjà totalement prêts à assurer cette croissance. Chez nous, à Villeneuve d'Ascq, l'anglais est la langue officielle et a définitivement supplanté le ch'ti ! '
Dominique Meurisse