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Faire supporter tout ou partie de l'achat du poste de travail par les salariés peut représenter un levier intéressant pour réduire les coûts, à condition de déployer une politique de Mobile Device Management cohérente.
Le BYOD doit cibler en priorité les populations les plus technophiles
Si la virtualisation du poste de travail aide à diminuer les coûts de possession, peut-on pousser l'économie encore plus loin ? Utiliser le phénomène du BYOD (Bring Your Own Device) semble une piste intéressante, puisque c'est le salarié qui achète le matériel qu'il utilise pour son activité professionnelle (ou en finance une partie), et qui gère sa maintenance. Le coût du poste de travail se résume alors à l'infrastructure et aux logiciels. Et même si la société décide de financer une partie du matériel (on parlera alors de CYOD, pour Choose Your Own Device), l'entreprise est gagnante… sur le papier.Laurent Chevet, directeur associé de Consultake, cabinet de conseil en management et technologies des systèmes d'information, met en garde : “ Pour que le BYOD ne soit pas synonyme de “ Bring Your Own Disaster ”, et que l'économie totale ou partielle sur l'acquisition du matériel ne s'évapore pas en quelques mois sur la gestion de ce parc, il convient de préciser certains éléments. ” Car si les outils MDM (Mobile Device Management) sont bien adaptés pour les matériels mobiles, avec les netbook, ultrabook et laptop en tout genre, l'outil de gestion de parc de PC classique n'y suffira pas. “ J'appelle de mes vœux un véritable outil de Mobile Diversity Management, ajoute-t-il. Avis aux éditeurs ! ”
La virtualisation du poste client, une option rassurante
Donc, avec le BYOD, les collaborateurs achètent ou financent en partie le poste de travail, et la société les logiciels. Mais si le salarié quitte l'entreprise et garde son matériel avec lui, comment la DSI récupère-t-elle les logiciels et licences installés sur celui-ci ? “ La virtualisation du poste client est certainement la solution la plus sécurisée et maîtrisée pour l'entreprise, indique Thomas Bordes, directeur marketing des solutions clientes chez Dell France. Les données et les licences restent sur les serveurs de la société, tandis que le salarié dispose d'un grand niveau de liberté sur sa machine-support personnelle (outils de communication instantanée, navigateur libre…). ”Le coût des licences demeure cependant à la charge de l'entreprise (système d'exploitation virtualisé plus outils). Dans une version à paraître prochainement, l'application Kace va apporter le support des smartphones, personnels ou pas, et centraliser les efforts de la société en termes de Mobile Device Management. Le prix moyen d'un déploiement Kace avec 300 nœuds est d'environ 20 000 euros hors taxes.David Remaud, responsable des offres datacenter, sécurité et infrastructures IP chez Spie, précise : “ La maintenance d'un parc BYOD peut se limiter à la maintenance des infrastructures et des applications. Pour réduire ce coût, il convient de mutualiser et d'homogénéiser les plates-formes afin de réduire les spécificités aux applications. La migration d'applications en mode cloud est également susceptible de réduire les coûts, tout en augmentant la mobilité des utilisateurs. ”Pour Fabrice de Biasio, DSI d'Europe Airpost, alléger le coût du poste de travail a été synonyme de virtualisation et de BYOD. Il part d'un constat simple : plus de 70 % du personnel naviguant de la société (environ 300 personnes) sont déjà équipés de smartphones et/ou de tablettes. La virtualisation des serveurs est effective, et celle des postes de travail est opérée avec VMware View et RES Hyperdrive de RES Software (accès mobile sécurisé au système d'information), accessibles depuis n'importe quel terminal connecté (Windows, RIM, Android, iOS, Mac OS…). “ Même en achetant nous-mêmes les tablettes, la baisse des coûts est très importante. Plus de 50 % sur le matériel, et 30 % sur le support, détaille Fabrice de Biasio. Au niveau du management et du support, nous rencontrons beaucoup moins de problèmes avec les tablettes, par exemple, plus stables que les PC. De plus, les collaborateurs peuvent bénéficier d'applications que nous n'avons pas sur les ordinateurs portables, en plus du poste virtuel. ” Quant aux salariés qui veulent utiliser leur propre matériel, il leur suffit de télécharger l'application gratuite VMware View, puis de se connecter avec leurs identifiants. Mais Fabrice de Biasio apporte une précision d'importance : “ Bien sûr, tout le monde n'a pas la possibilité d'utiliser les postes de travail virtuel en dehors de l'entreprise. Les directions métier décident qui y est autorisé. ” En effet, afin que le BYOD soit intéressant pour la société, il vaut mieux définir une population “ autorisée ”, et avancer par étapes (par métiers, par exemple).
Diviser la note par un facteur trois ou quatre
Louis Naugès, Chief Cloud Evangelist et président de Revevol, donne quelques clés pour que le TCO du BYOD soit inférieur à celui du poste de travail, en passant sous la barre de 1 000 euros par poste. Et dans le meilleur des cas, il est même possible de diviser la note d'un poste de travail classique par un facteur trois ou quatre. “ Cette démarche doit être réservée aux employés qui ont accès à des applications 100 % cloud, Saas (Software as a Service - NDLR) ou web. Il faut également avoir un minimum de logiciels installés sur les postes de travail, l'idéal étant de n'en avoir aucun, ce qui règle aussi les problèmes de licences. ”
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