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Menée par les Américains, la course au gigantisme est relancée, avec le petaflops comme objectif. Parallèlement, les petits clusters se banalisant, le calcul intensif gagne de nouveaux secteurs tels que la finance.
Les faits
Dans une ambiance euphorique, le salon Supercomputing 2007, qui s'est tenu à Reno (Nevada) mi-novembre, a battu tous les records d'affluence avec près de 10 000 visiteurs et plus de 300 exposants. Le nouveau classement Top 500 des ordinateurs les plus puissants de la planète confirme la suprématie du Blue Gene/L d'IBM.
L'analyse
L'Amérique est bien un autre monde. Pour s'en convaincre, il suffisait de comparer l'énergie dégagée la semaine passée dans les allées de la convention Supercomputing avec celle de son pâle équivalent européen de Dresde. Le dynamisme de l'univers du supercalcul aux Etats-Unis surfe sur une vague d'investissements sans précédent. La Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency) et la NSF (National Science Foundation) contribuent à financer un plan massif d'équipements en supercalculateurs et clusters. Un plan qui se traduit par des effets douloureux pour les autres pays. Ainsi, la dernière édition du fameux Top 500, le classement des supercalculateurs mondiaux, dévoilée à l'occasion du salon, compte sept clusters américains parmi les dix premiers mondiaux et 33 parmi les 50 premiers. Le plus performant d'entre eux est l'intouchable Blue Gene/L assemblé par IBM pour les laboratoires Lawrence Livermore du département de l'énergie.
Les supercalculateurs français moins performants
La France, qui s'enorgueillissait l'an passé d'une 7e place avec le supercalculateur Tera-10 du CEA, fait pâle figure. Après un an d'existence, Tera-10 ne pointe plus qu'au 19e rang mondial et il est le seul système français parmi les 25 premiers mondiaux, conséquence directe des déficiences criantes du financement public de la recherche. Cette absence française est d'autant plus inquiétante qu'une des tendances mise en avant lors de Supercomputing est l'usage croissant des capacités de calcul à de nouveaux domaines d'application. Si les domaines du nucléaire, de l'énergie et de la géophysique restent lourdement consommateurs de puissance de calcul, le calcul intensif devient aussi vital pour des activités comme les biotechnologies, la chimie, la pharmacie ou la finance (simulation, calcul de risques, etc). Certains clusters sont aussi utilisés pour l'encodage massif de vidéos ou pour le jeu massivement multijoueurs.Autre tendance forte : la banalisation des petites grappes de calcul avec des offres de clusters en rack ou en lames prêtes à l'emploi chez Platform, Verari, mais aussi chez des grands constructeurs comme IBM ou HP. Ce dernier a ainsi profité de Supercomputing 2007 pour lancer son Cluster Platform Workgroup System. Il s'agit d'un cluster prêt à l'emploi sur base de châssis BladeSystem c3000 pouvant accueillir jusqu'à 64 c?"urs processeurs Xeon ou Opteron, et conçu pour prendre en charge des calculs trop exigeants pour une station de travail.
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