Pourquoi s'y intéresser ? Le calcul intensif est adapté à l'analyse des phénomènes complexes, dans des domaines aussi divers que l'industrie, l'énergie, la météo ou la finance, etc. Il est d'autant plus intéressant que la puissance de calcul devient de moins en moins chère.
Les gains
1. Un vecteur d'innovation. Grâce au calcul intensif, il est possible d'explorer de nouveaux territoires en matière de R&D. Les laboratoires testent beaucoup plus rapidement leurs hypothèses au travers de simulations, comme cela est devenu monnaie courante dans le domaine du nucléaire ou en biologie. C'est le cas, par exemple, du Cemagref, institut de recherche en sciences et technologies environnementales, qui utilise cette méthode pour analyser les écoulements de fluides ou pour comprendre le comportement de bactéries dans des bioréacteurs d'épuration.2. Un avantage compétitif. Pour une entreprise, traiter davantage de données en moins de temps constitue un moyen appréciable de devancer ses concurrents et de gagner de nouveaux clients. La société Lokad, par exemple, utilise des grilles de calcul en mode cloud pour fournir en temps record des prévisions statistiques sur les ventes dans la grande distribution. Plus elle augmente la masse de données qu'elle est capable de traiter, plus elle est en mesure de viser des clients de grande taille, et de voir son chiffre d'affaires progresser.3. Une technologie qui se démocratise. Plus besoin de dépenser des millions d'euros pour réaliser du calcul intensif. Réservés jusqu'à présent à une élite ? les grandes entreprises et les institutions nationales ?, les supercalculateurs sont désormais accessibles à des sociétés plus classiques. Les fournisseurs proposent en effet des stations de travail ultrapuissantes, équipées de processeurs graphiques Nvidia ou AMD, pour traiter des applications complexes directement au bureau. Grâce au cloud computing, on loue des ressources de calcul intensif, facturées à la seconde. C'est ce qu'offrent notamment Amazon EC2, Bull Extreme Factory et Windows Azure. Depuis quelque temps, les PME innovantes accèdent également aux supercalculateurs nationaux, au travers d'un programme d'aide spécial, baptisé HPC-PME.Les limites
1. Des compétences pointues indispensables. Le calcul intensif ne s'improvise pas car, pour s'exécuter sur un super-calculateur, un logiciel doit respecter un certain nombre de règles : traitement d'opérations en parallèle, accès à la mémoire, etc. Les outils traditionnels seront adaptés (il s'agit d'une opération assez longue), et des ajustements réalisés en permanence. Dans ce cadre, de solides connaissances en algorithmique et en programmation s'avèrent impératives, mais sont malheureusement assez rares sur le marché.2. Tout ne se prête pas au calcul intensif. Un logiciel qui traite beaucoup de données n'ira pas forcément plus vite en s'appuyant sur ces nouvelles techniques. En effet, celles-ci reposent avant tout sur le traitement en parallèle d'un grand nombre d'opérations. Plus il y a d'opérations séquentielles dans un traitement de données, plus il est difficile de le paralléliser. Au-delà d'un certain seuil, le jeu n'en vaut plus la chandelle, au regard de l'énergie intellectuelle dépensée.3. Un manque de maturité. La démocratisation du calcul intensif en est encore à ses débuts. Les environnements de programmation, tels que Cuda ou OpenCL, sont jeunes, les offres cloud émergent à peine. Les entreprises manquent donc de recul. Le programme de soutien HPC-PME cherche aujourd'hui à faciliter la démarche, mais il demeure relativement peu utilisé.
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