' le Canada pense emplois, la France pense impôts '
Certains télescopages font sourire. Ce 31 janvier, nos députés ont adopté un mécanisme de crédit d'impôt favorisant les informaticiens du secteur des jeux vidéo. Le 12 février, le poids lourds français du secteur - Ubisoft -
annonce 500 recrutements supplémentaires au Québec. Où il emploie déjà 1 600 salariés, soit le triple de ses effectifs dans l'Hexagone. Alors que le législateur français doit désormais attendre jusqu'en juin l'onction de Bruxelles pour
confirmer son modeste dispositif, Montréal conforte son statut de haut lieu de la production numérique. Son secret ? Les autorités provinciales et fédérales vont jusqu'à prendre à leur charge près de 40 % du salaire des informaticiens
concernés. Soit en crédit d'impôt, soit en espèces sonnantes et trébuchantes si l'entreprise n'est pas encore soumise à la fiscalité faute d'un chiffre d'affaires suffisant. Ici, c'est donc clairement l'emploi que l'on cherche à privilégier. Partant
du principe que ces nouvelles recrues consommeront, achèteront leur logement, et contribueront ainsi pleinement à l'économie nationale. Des débouchés qui font cruellement défaut sur notre marché national, où les contrats à durée très déterminée
tendent à devenir la norme. Au petit jeu de la comparaison, il sera de plus en plus difficile de retenir au pays les diplômés en informatique les plus cotés : bien formés, anglophones, créatifs... Ce n'est alors pas le spectre d'une
concurrence à bas coût, comme celle de l'Inde ou de la Chine, qui nous guette, mais bel et bien une compétition où nous risquons, cette fois, dendosser le rôle du moins-disant.n.arpagian@01informatique.presse.fr
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