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Les petites entreprises peuvent téléphoner sur internet en serrant leurs budgets tout en bénéficiant de services évolués grâce au Centrex IP. Les premiers clients doivent toutefois contourner l'absence de qualité de service.
Le succès des accès internet ADSL ouvre la porte au Centrex IP, c'est-à-dire l'externalisation du PABX et l'adoption de la téléphonie sur IP par les petites entreprises. Une poignée d'entre elles a sauté le pas. Digitrad (SSII), Futurs (unité de recherche de l'Inria), Horus Executive (externalisation de force de vente) ou Progiweb (SSII), téléphonent désormais sur IP via une plate-forme de services hébergée sur internet.
Séparation des flux pour plus de qualité
La première a choisi le jeune opérateur B3G Telecom, et les trois autres ont retenu Net-Tone, une start-up qui, depuis trois ans, défriche vaillamment le domaine du Centrex IP en France. Il s'agit de solutions pour un petit nombre de postes téléphoniques : deux chez Digitrad, trois chez Progiweb, vingt chez Horus Executive et cinquante à l'Inria. Si le mode ASP a été retenu, c'est à la fois pour réduire les coûts et gagner en flexibilité. Avec l'ASP, l'entreprise fait l'économie d'un PABX dans ses murs et accède à des services évolués tels que la messagerie unifiée ou le centre d'appels virtuel... La plate-forme logicielle, qui tient lieu de PABX, est hébergée chez le prestataire. L'entreprise déploie uniquement un réseau local, sur lequel elle raccorde des téléphones IP, des PC pour son informatique, et un routeur gérant la qualité de service. Net-Tone comme B3G Telecom proposent en particulier des téléphones IP de Swissvoice, parmi les moins chers du marché. À l'Inria, toutefois, Net-Tone accepte des téléphones Cisco Systems. Côté plate-forme de services, la plus évoluée est celle de Net-Tone, bâtie à partir des technologies du constructeur NetCentrex et de développements internes, acceptant des téléphones H.323 et MGC, et, prochainement, SIP. Celle de B3G Telecom repose sur des commutateurs Super-Node, de Cirpack, de classe 4 et 5, compatibles MGCP et SIP. En pratique, on constate que le manque de qualité de service d'internet oblige à désavouer le modèle du ' pur ' Centrex IP, où tout le trafic, voix et données, emprunte le même accès ADSL. Les entreprises séparent les flux informatiques du téléphone, afin d'éviter qu'une conversation téléphonique ne soit hachée par la réception d'un lourd fichier e-mail ou par une attaque virale. Ce qui est le cas chez Progiweb ou Horus Executive. ' Nous avons deux accès internet, décrit Guillaume Basile, directeur général de Progiweb. Le premier est une ligne à 1 024-256 kbit/s de Club Internet. Il achemine les appels de trois téléphones IP, des Swissvoice IP 10. '
Conserver des lignes pour la sécurité
Concernant l'informatique, elle transite par une ligne de 512 kbit/s louée chez le FAI Nerim. La solution initiale d'une ligne Wanadoo unique où passait tout le trafic a été abandonnée, car si ' nous savons gérer la qualité de service en sortie de notre réseau, affirme Guillaume Basile, en revanche, nous ne contrôlions pas ce qui arrive par la ligne Wanadoo. France Télécom ne fournit pas de qualité de service '. Chez Horus Executive, le millier d'appels sortants quotidiens lors d'une campagne de téléprospection passe par une ligne Oléane à débit garanti 1 024-160 kbit/s, alors que les données circulent par une ligne Wanadoo à 512 kbit/s. Toutefois, deux lignes France Télécom ont été conservées par sécurité. Quant à l'unité de recherche Futurs, à l'Inria, elle bénéficie d'un raccordement hors norme, à 45 Mbit/s en fibre optique, via Renater.
France Télécom crédibilise ce type de service
Dans ces conditions, les cinquante postes de travail, téléphones IP et PC, empruntent sans souci la même voie d'accès, pour trois cent vingt appels par jour. Enfin, à l'autre bout du spectre, Digitrad place, sans difficulté, deux téléphones IP et un seul PC sur le même lien Wanadoo à 512 kbit/s. Un routeur Netopia gère la voix et les données. Le transport en priorité de la voix a juste nécessité un ajustement au départ. Plus tard, quatre sites utiliseront ce service, dont des télétravailleurs.Afin de remédier à une mauvaise qualité de la voix, un remède serait de ' relier directement la PME au Centrex IP par une liaison spécialisée. L'ASP de téléphonie régulerait ainsi le trafic, en entrée comme en sortie ', évoque Guillaume Basile.Un mode de fonctionnement qu'il a toutefois écarté car il ne désire pas que toutes ses communications transitent par son prestataire. Cependant, le recours à un lien dédié est considéré par Sophie Audic, responsable marketing chez l'opérateur LDCom, comme indispensable, face aux problèmes de qualité : ' Le Centrex IP peut fonctionner en tant que partie intégrante du réseau de l'opérateur, mais pas en tant qu'offre ASP sur internet. ' LDCom comme d'autres opérateurs étudient l'opportunité de lancer de telles offres. Il faut dire que le Centrex IP a gagné en crédibilité avec l'annonce de France Télécom, en octobre dernier, de commercialiser ce type de service. Baptisée e-téléphonie, cette solution prendra en charge les communications téléphoniques, données et image sur le réseau IP d'Equant, via une plate-forme NetCentrex.
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