Le client léger prend du poids

Soutenue par Microsoft et Citrix, l'architecture client léger gagne du terrain dans les entreprises. Une aubaine pour les intégrateurs et les VAR chargés de refondre le système informatique.
Voilà des années que les analystes annoncent l'explosion du marché des clients légers. Près d'une décennie plus tard, celui-ci devient une réalité tangible. ' Plus que jamais, l'architecture centralisée
redevient d'actualité ', se félicite Laurent Chaumereuil, responsable de l'offre Edge Computing chez Sun. Une situation confirmée par le cabinet IDC qui, dans son étude de mars 2003, note une croissance du marché des clients
légers égale à 10,2 %, alors que les ventes de PC progressaient dans le même temps de seulement 3 %. Aujourd'hui, les mentalités changent et le mythe du PC triomphant bat de l'aile. La prolifération anarchique des ordinateurs dans les
entreprises induit des dépenses de maintenance et de support plus qu'inquiétantes. Le phénomène s'accélère avec la généralisation du travail itinérantet les besoins de sécurisation qui s'y rattachent. ' Aujourd'hui, les
directions informatiques ont besoin de réduire à tout prix les coûts afin de dégager les ressources qui profiteront directement à leur activité ', constate Patrick Labaste, directeur marketing chez Neoware. L'architecture
client léger se révèle alors une alternative séduisante aux PC. Dépourvus de disque dur, les terminaux se montrent invulnérables aux virus et laissent peu d'initiatives aux utilisateurs qui ne peuvent accéder qu'aux seules applications autorisées.
Le prix d'achat, proche de 200 euros dans le cas d'un modèle d'entrée de gamme sans écran, constitue un argument supplémentaire pour les entreprises.Bien que le marché en soit aux prémices, le cap du million de clients légers en service dans le monde a été franchi dès 2002. Comme souvent, les pays anglo-saxons sont en avance sur le Vieux Continent. Si plusieurs dizaines de
constructeurs sont sur les rangs, une minorité réalise l'essentiel des ventes. Acteur historique du secteur et numéro un mondial, Wyse devance de peu en Europe son concurrent direct Neoware VXL, HP et Fujitsu Siemens se partagent la plus grosse part
du marché restant. Très diversifiée, l'offre matérielle va du simple boîtier logique auquel se rajoute un moniteur, jusqu'à la tablette sans-fil ultrasophistiquée. L'ensemble des terminaux inclut les protocoles ICA (Citrix) et RDP (Microsoft). Pour
l'instant, la firme de Redmond remporte la bagarre des systèmes d'exploitation en équipant de Windows 75 % des clients légers vendus dans le monde. ' Avec aujourd'hui près de 70 % de progression d'une année sur
l'autre, l'offre Linux devient une alternative crédible pour les terminaux client ', se félicite Carole Loux, directrice marketing pour l'Europe du Sud chez Wyse. En dépit de son concentré de technologie, le matériel reste le
parent pauvre des architectures clients légers. Pour preuve, son choix intervient le plus souvent au moment de l'installation finale. Et si la marge moyenne de 15 % peut paraître satisfaisante en rapport de celle sur les PC, il faut la
rapporter au prix du terminal qui ne dépasse guère quelques centaines d'euros.
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