Le très jeune marché du centre de données modulaire monte en puissance, avec l'arrivée de nouveaux acteurs. Ainsi, la coentreprise Huawei Symantec et le géant Cisco recyclent des containers maritimes pour en faire des datacenters, suivant les traces de HP, de Bull et de SGI. De plus, Colt et la start up française Mobile IT construisent des espaces modulaires hébergeant l'infrastructure informatique et télécoms des entreprises, en fonction de leurs besoins. La rapidité de déploiement et de mise en production est le principal atout de ces salles informatiques d'un nouveau genre. Quelques mois suffisent, quand il faut plus d'un an pour bâtir un centre de données traditionnel.Les fournisseurs de datacenters modulaires et en containers mettent également en avant leurs propriétés écologiques. Quand un datacenter classique dispose d'un PUE (Power Usage Effectivness) avoisinant 2, une salle informatique modulaire s'approche, elle, de la valeur idéale 1. Ainsi, Cisco annonce un PUE inférieur à 1,25, comme HP. Il descend à 1,06 chez SGI, avec son offre Ice Cube Air.
Un espace plus facile à refroidir
Cette capacité à tendre vers une telle efficacité est facilitée par le module lui-même : l'espace à refroidir est réduit et confiné. En outre, les containers et autres modules sont conçus pour offrir aux entreprises de la haute, voire de la très haute densité. A l'inverse, dans un centre de données traditionnel, les salles mesurent plusieurs centaines de mètres carrés. “ Dans les grandes salles informatiques classiques, les problèmes de circulation d'air sont importants. Il est beaucoup plus simple de contrôler et de régler la température des petits espaces ”, ajoute Henry Klaba, président de l'hébergeur OVH. Ce dernier construit, à Strasbourg, un datacenter entièrement composé de containers maritimes. De son côté, Olivier Jean, responsable de l'offre Mobull, le centre de données en container de Bull, précise : “ Il faut souligner que c'est le niveau de service et le type de raccordement extérieur qui contribueront à l'efficience énergétique d'un datacenter. ”En effet, les faibles PUE annoncés par les constructeurs doivent être comparés à l'infrastructure de fonctionnement, notamment au refroidissement et à l'alimentation électrique. Ainsi, un des centres de données en container exploités par Bull, à Grenoble, enregistre certes un PUE très bas, mais son niveau de tiering (qui caractérise les dispositifs redondés) est faible : ni onduleurs ni groupes électrogènes. En outre, grâce à sa situation géographique, il profite de quatre mille heures annuelles de refroidissement à l'air libre (free cooling). “ En cas de panne du système de refroidissement, la montée en température dans un container est potentiellement plus rapide, le risque de panne s'en trouve plus élevé. Or un datacenter doit être disponible, que la panne soit électrique ou matérielle ”, rappelle Tristan Labaume, directeur de Greenvision, société de conseil en efficacité énergétique.Une économie substantielle
Pour être utilisés dans des conditions leur assurant un faible PUE, les containers doivent donc être redondés entre eux. On retrouve ce type d'infrastructures chez des géants de l'informatique tels Google, Yahoo ou encore Microsoft. “ L'utilisation de containers aurait permis à Microsoft d'économiser près de 1,6 million de dollars sur sa facture énergétique, au bout de douze mois d'exploitation ”, affirme Patrick Gommy, responsable marketing pour l'Europe du Sud chez SGI.
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