Avec l'éviction des PC par les tablettes et les smartphones, ainsi que l'avènement du cloud computing, nous assistons à une véritable révolution. Les signes révélateurs en étant le rachat des activités de téléphonie mobile de Motorola par Google, l'acquisition d'Autonomy par HP et l'annonce simultanée de la volonté de ce dernier de céder son activité PC.Côté mobiles, la décision de Google s'explique par le fait que le moteur de recherche met la main sur le porte-feuille de 24 000 brevets de Motorola. Ce qui lui permettra de se défendre contre les attaques récurrentes d'Apple et de Microsoft sur Android et ses partenaires. Pour mémoire, Motorola détient le premier brevet déposé sur le téléphone mobile en 1975 pour les Radio Telephone Systems. Google récupère en outre le savoir-faire en matière de décodeurs TV (set-top boxes) dont dispose Motorola, afin de sortir de son enlisement relatif sur le sujet de la télévision connectée. Il récolte enfin la fabrication de smart devices (smartphones, voire tablettes).
À Google, la bataille de l'internet mobile
En effet, malgré le développement d'Android, qui détient 43 % du marché (contre 18 % pour Apple), Google constate que ses partenaires ne répercutent pas toujours les mises à jour de ce système auprès de leurs utilisateurs. Certains apportent même des spécifications à leurs terminaux qui dégradent la qualité du service Android. En parallèle, Apple lance régulièrement de nouvelles versions de l'iPhone avec, à chaque fois, un saut qualitatif réel et une capacité à délivrer irréprochable. Cette résistance d'Apple et sa propre incapacité à contrôler ses partenaires inquiètent Google qui ne veut pas perdre la bataille de l'internet mobile, l'internet du futur. Le succès d'Apple dans les tablettes et les smartphones est étroitement lié à la capacité du groupe à imaginer des ensembles hardware et software innovants, ergonomiques et révolutionnaires. Tout l'inverse de l'ère PC, où les hardwares étaient standards et les logiciels adaptables.Quelques jours après le mégacontrat signé par Google, HP rachetait l'éditeur anglais de moteur de recherche Autonomy pour 10 milliards de dollars. Une nouvelle orientation qu'il accompagne de l'arrêt de son activité historique et de la commercialisation de ses téléphones multifonctions et de ses tablettes (achetée à Palm l'an dernier pour 1,2 milliard de dollars).À HP, celle du cloud computing
Pourquoi HP, leader mondial sur le marché du PC, se sépare-t-il d'une activité de 40 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour le remplacer par un business logiciels pesant 800 millions de dollars ? Et pourquoi se retire-t-il également du marché des smart devices censés prendre le relais de l'activité PC ? Pour Léo Apotheker, PDG de HP, l'équation est simple. D'abord, le marché du PC n'a plus d'avenir, il faut en sortir le plus vite possible. Ensuite, celui des smartphones et des tablettes est verrouillé par le duopole implacable Apple-Google, dans un contexte d'innovations permanentes où Palm avait finalement perdu pied depuis longtemps. Et enfin, le seul marché porteur sur lequel HP dispose de véritables atouts reste celui du cloud computing. Ce constructeur dispose d'une activité serveurs et stockage de grande qualité, à laquelle il apporte la valeur ajoutée d'une killing app : Autonomy, le Google de l'information d'entreprise, capable de rechercher et de structurer l'information où qu'elle soit, sous quelque forme qu'elle soit. Ainsi, dans une ère post-PC, les deux technologies structurantes seront l'informatique en nuage ? pour les données, l'intelligence, la puissance ? et les smart devices ? pour la mobilité, la simplicité, la personnalisation.
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