La carte mondiale de l'industrie informatique continue d'être redessinée à coup d'acquisitions ou d'OPA hostiles. Une fois n'est pas coutume, en 2007, ce fut au segment du logiciel décisionnel d'être affecté par ces regroupements. Un grand nombre d'acteurs indépendants ont disparu. Cartesis a été racheté par le Français Business Objects qui, devenu proie à son tour, a succombé à la proposition de rachat de SAP. IBM s'est emparé du Canadien Cognos. Les survivants de ce vaste mouvement ont pour nom SAS, Information Builders ou Microstrategy. Oracle, en rachetant Hyperion, aura également ajouté sa pierre à l'édifice de la consolidation. Mais il n'a pas, pour l'instant, réussi à convaincre le conseil d'administration de BEA Systems de la valeur de sa proposition d'acquisition.La micro-informatique continue, elle aussi, de se concentrer. La principale opération concernant le rachat de la firme américaine Gateway par Acer, devenu ainsi le numéro trois mondial. Une véritable consécration pour le fabricant taïwanais, qui avait débuté comme sous-traitant des industriels du secteur. La montée en puissance de HP aura aussi marqué l'année. Sa division PC a bénéficié d'une croissance de 25 %, HP consolidant sa position de numéro un mondial (en parts de marché), juste devant Dell. Durant l'année 2007, le rôle actif des fonds d'investissements dans la recomposition industrielle des technologies de l'information s'est confirmé. Deux équipementiers des réseaux d'entreprise, Avaya et 3Com, ont été repris par des fonds spécialisés. Les SSII n'ont pas été épargnées, puisqu'Apax Partners est entré au capital de GFI Informatique en début d'année. Quant aux sociétés de services françaises, telles Capgemini ou Steria, elles ont été marquées par plusieurs acquisitions directement liées à l'offshore.
Le succès de l'iPhone, le flop de Vista
Sur le plan technologique, l'arrivée des applications bureautiques disponibles en ligne, notamment en mode web, présage-t-elle une tendance lourde ? L'essai de Google en la matière reste à être transformé auprès des entreprises. Grands comptes et PME pourraient être intéressés. Mais la domination de Microsoft sur les suites bureautiques est contestée par des acteurs misant sur la gratuité. Ainsi, l'offre IBMLotus Symphony s'appuie sur la suite OpenOffice.org. L'open source continue donc de grignoter du terrain dans ce secteur comme dans celui des applications métier.La virtualisation confirme qu'elle peut étendre son emprise au-delà du serveur, son domaine de prédilection, pour lequel VMware reste en position dominante. Cette technologie s'applique désormais sur les postes clients et va même jusqu'aux entrées-sorties en ce qui concerne les serveurs lames. L'internet et le web mobile, tant attendus mais pas encore répandus, ont connu un renfort de poids avec la commercialisation par Steve Jobs de l'iPhone. Produit de rupture à différents niveaux - l'ergonomie, le modèle économique vis-à-vis des opérateurs… - le téléphone d'Apple oblige ces derniers à desserrer l'étau des forfaits de connexion Internet.Enfin l'année 2007 a connu son lot de déceptions dont la principale aura été le décollage poussif de Vista. Microsoft a certes pu compter sur les ventes de PC neufs pour le grand public, avec le nouveau système préinstallé. Mais du côté des entreprises, il est trop tôt pour remettre en cause l'immense parc de PC sous XP, sans parler des interrogations soulevées par les performances de la première mouture.
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