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Avec l'essor des blogs et des réseaux sociaux, l'outil de gestion des connaissances entame une mue profonde. De ' knowledge manager ', il devient animateur de communautés.
' Le knowledge manager va disparaître. ' Par cette phrase provocatrice, Marc de Fouchécour, responsable du knowledge management (KM) aux
Arts et Métiers, prédit la fin ?" à long terme ?" du gestionnaire des connaissances sous la forme qu'on lui connaît. Depuis deux ans, avec l'avènement du Web 2.0, on assiste à une prise de pouvoir de l'information par
l'utilisateur final. ' MySpace, Second Life ou les blogs ont fait émerger des phénomènes collectifs, qui n'étaient pas programmés. A la différence des projets de KM, décidés au sommet, cette capitalisation de la connaissance
vient de la base. 'Et comme il y a porosité entre usages individuels et professionnels, la notion même de gestion de la connaissance s'en trouve changée. Le ' content management '
?" la
structuration de l'information, son indexation ?" fait progressivement place, selon Marc de Fouchécour, au ' connect management '
?" relier les contenus, les individus via les
hyperliens, les tags.
Rattaché à la DG chez Airbus et Arcelor
Avec ces nouveaux outils, plus accessibles et ludiques, l'usage prime sur la technologie. De gestionnaire de la connaissance, le knowledge manager se transforme en facilitateur, en animateur de communautés.
' Les salariés sont de plus en plus des
' knowledge workers ', observe Marc de Fouchécour. Au knowledge manager de leur montrer les outils et le ROI qu'ils
peuvent en dégager. ' Ce qui renvoie à l'expression d'efficacité collective, qui prend peu à peu le pas sur celle de KM.Dans ce contexte, la capitalisation des connaissances devient moins une fonction à part entière qu'une mission temporaire, exercée par un référent. Lequel, en marge de son activité principale, montrera, par l'exemple, comment créer
les conditions du partage de l'information.Toutefois, cette tendance de fond ne se vérifie pas au sein des grandes entreprises. Comme Airbus ou Arcelor, celles-ci s'appuient sur un chief knowledge officer (CKO ou directeur de la gestion des connaissances),
directement rattaché à la direction générale. Certaines entreprises de taille plus modeste, évoluant dans l'innovation ou confrontées à un facteur déclenchant ?" papy-boom, turn-over élevé, fusion-acquisition,
délocalisation, etc. ?", emploieront à temps plein un knowledge manager.
Capitaliser sur les retours d'expérience
C'est le cas de Véronique Remande, recrutée en 2001 par Scetauroute, société spécialisée dans l'ingénierie des infrastructures de transport. Un monde que cet ingénieur agronome de formation devenu consultant dans un cabinet de
veille et d'intelligence économique ne connaissait pas. Les premiers temps, elle a appris les rudiments du métier en binôme : ' Il n'est cependant pas nécessaire d'être spécialiste du métier pour mettre en place les
outils, la méthodologie. 'Les deux à trois premières années ont été consacrées à poser ce cadre : ' L'information avait du mal à remonter du terrain vers les bureaux d'études. Nous avons commencé par capitaliser sur les retours
d'expérience. Et poursuivi par la base de connaissances métier, puis par les communautés de pratiques. ' Pour emporter l'adhésion, le poste nécessite, selon elle, du relationnel, une bonne capacité d'écoute et une solide
aptitude à la gestion de projets.
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