Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Grâce à des solutions éprouvées, le Libre trouve sa voie dans les grands comptes et les PME. L'élaboration de solutions complexes demande une expertise de haut niveau que possèdent rarement les intégrateurs. Les SSLL apportent le
support et les services dont les partenaires ont besoin.
' La sécurité fait partie des domaines historiques où les solutions en open source s'illustrent avec succès ', assène Frank Dubray, PDG d'Intrinsec, la filiale du groupe
Neurones. De fait, les nombreux outils développés par les différentes communautés du Libre sont à même de couvrir la quasi totalité des besoins de sécurité des entreprises de toutes tailles. Une menace potentielle pour les solutions propriétaires
des grands éditeurs mondiaux comme Microsoft ou Symantec qui sont sur la défensive et voient d'un mauvais ?"il la montée en puissance de solutions gratuites. La politique du tout Libre préconisée au plus haut de l'État ne peut
que doper le secteur. Les ventes de logiciels serveurs Linux auraient, selon le cabinet IDC, progressé de 34,1 % en valeur et de 20,5 % en volume sur le 3e trimestre 2005. Au-delà du débat qui oppose les deux mondes
sur le choix du modèle économique, les différences fonctionnelles entre produits propriétaires et ceux issus du Libre s'avèrent minimes pour un niveau de sécurité souvent comparable.Il n'est pas rare de voir coexister dans une même solution des produits issus des deux mondes, le plus souvent avec la prédominance d'outils libres au coût moindre, voire inexistant. Les serveurs dédiés à la sécurité en
sont la meilleure illustration. Si nombre de VAR et d'intégrateurs se revendiquent de l'Open Source, la plupart se contentent d'utiliser les outils disponibles en téléchargement pour répondre ponctuellement à un besoin. La
réalisation de projets complexes à partir de briques logicielles hétérogènes suppose un travail d'intégration considérable. ' L'assemblage de modules issus du Libre relève du travail
d'orfèvre ', explique Alain Takahashi, PDG d'Hermitage Solutions, qui suppose de savoir maîtriser l'ensemble des problèmes de sécurité. Ce type d'approche requiert des ressources humaines et
techniques importantes, sans qu'il soit possible de mesurer l'éventuel retour sur investissement. Une voie que peu de SSII ou intégrateurs ont les moyens d'explorer. La plupart préfèrent s'appuyer sur le savoir-faire de
sociétés de services en logiciel libre (SSLL) qui assument un rôle d'éditeur à part entière. Elles valident l'intégration technique des solutions, entretiennent les liens avec les communautés de développeurs et proposent les offres de
services. Si ces éditeurs d'un nouveau genre ont toute latitude pour piocher gratuitement parmi les briques logicielles existantes, les clients ont à supporter le coût d'acquisition des programmes. Toutefois la dépense reste bien
moindre que s'ils achetaient des solutions propriétaires.
Des offres éprouvées et un modèle économique pointu
' Aujourd'hui les produits issus du Libre représentent une alternative réellement crédible aux solutions des grands éditeurs de sécurité ', se félicite Michel Maudet, directeur des
opérations de Linagora, qui souligne l'évolution rapide du marché avec l'apparition de solutions plus mâtures. Les solutions de coupe-feu, de PKI, et de sondes sont les produits les plus demandés. Il est possible de recenser une
trentaine de projets libres pérennes (Apache, Snort, OpenSSLL) ayant un rapport direct avec la sécurité. On assiste toutefois à la mutation des communautés dont plusieurs comme MySQL, SendMail ou Nessus ont basculé vers un modèle d'édition
qui vise à vendre simultanément le logiciel et les services. Un modèle inspiré des fournisseurs de distribution comme Novell, RedHat ou Mandriva. De leur côté, les SSLL commencent à remettre en question leur modèle économique. Ainsi Ideal'X a
décidé de ne pas faire de vente de licences. En lieu et place, il vient de créer un club d'utilisateurs assorti d'un droit d'entrée qui autorise les entreprises clientes à faire part de leurs desiderata. Néanmoins, les
intégrateurs partenaires n'ont pas le droit de s'approprier les développements réalisés par la SSLL. L'emploi d'outils libres peut engager la responsabilité d'une SSII ou d'un intégrateur qui, en cas de
litige, ne seront pas couverts par leur assureur. L'assouplissement apporté par la licence CeCILL élaborée par l'INRIA et le CNRS apaisera les craintes. La sécurité du Libre dispose d'un large potentiel à exprimer.
L'offre présentée dans ce tableau n'est pas exhaustive. Elle se limite aux offres issues des communautés.