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Avec ses dix ans d'existence, le Saas devance encore les autres offres de cloud computing au niveau de l'adoption et de l'usage. Mais sa croissance globalement forte masque de fortes disparités, en fonction des secteurs et des applications considérés. Les réussites sont contrastées.
En 2011, le Saas représentera plus de la moitié des revenus engendrés par les services cloud publics. Selon Forrester, son chiffre d'affaires serait alors de 21,2 milliards de dollars sur les 40,7 milliards de dollars dégagé par la totalité de ces clouds. Sur le marché français, la prédominance du Saas se remarque comme le prouve l'indice de pénétration du baromètre Markess. En 2013, 38 % des entreprises auront recours à des logiciels à la demande, contre 15 % pour le Iaas et 6 % pour le Paas.
Le CRM montre toujours la voie
Créé en 1999, Salesforce est devenu le symbole de cet essor. Avec un chiffre d'affaires de plus de 1,6 milliard de dollars en 2010, pour 92 300 clients payants, l'éditeur californien a réussi à imposer le mode hébergé dans le secteur du CRM, alors totalement acquis aux progiciels classique de type Siebel et SAP. Une multitude d'applications Saas sont apparues sur le marché dans des secteurs aussi divers que les RH (avec Successfactor, TalentSoft ou Taleo), dans le domaine de la gestion budgétaire (avec Adaptative Planning) ou encore dans des applications très spécifiques, dont la gestion d'entrepôts (WMS) et la gestion du transport (TMS). Parmi celles-ci, les applications collaboratives connaissent une forte progression.
Google, sérieux challenger de Microsoft
Selon Markess, ce marché des applications collaboratives a doublé entre 2008 et 2010 en France, pour atteindre 330 millions d'euros. A elles seules, ces applications ont représenté 15 % du marché français du Saas en 2010. Louis Nauges, fondateur de Revevol (intégrateur de Google Apps) est convaincu que le basculement vers le Saas sera massif : “ Il y a aujourd'hui un milliard d'utilisateurs Outlook, en 2020 l'immense majorité aura migré vers le cloud. Le Saas va gagner et Microsoft en est bien conscient avec ses Web Apps. ”Google, avec ses Google Apps for Enterprise, revendique 3 millions d'utilisateurs dans le monde, dont un million en Europe. Cyril Grira, responsable grands comptes, Google Enterprise explique ce qui pousse les entreprises à choisir l'offre Google : “ C'est d'abord l'axe collaboratif, ensuite l'axe financier qui ont beaucoup de sens pour les PME, et enfin la mobilité avec la liberté d'accéder à ses informations où que l'on soit. ”
Une adoption plus difficile dans les applications métier
Le succès n'est toutefois pas systématique pour les éditeurs Saas. On se souvient du lancement de SAP Business By Design, l'ERP en mode Saas du géant SAP. Introduite sur le marché en 2007, l'offre ne compte aujourd'hui que 400 clients au niveau mondial. Netsuite, créé peu avant Salesforce avec un même investisseur, Larry Ellison, a réalisé 193,1 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2010, soit pratiquement 10 fois moins que Salesforce.“ Les entreprises sont assez frileuses bien que les offres logicielles Saas soient aujourd'hui tout à fait compétitives ” déplore Manuel Alves, manager chez Alcyonix, auteur de Intégrer Google Apps dans le SI : “ les politiques tarifaires pratiquées ne sont pas forcément simples, sans compter les aspects de confidentialité et de sécurité des données ”. Il ajoute : “ Le Saas ne fait pas encore parti des automatismes du DSI, la question est encore amenée par les métiers et sponsorisée par les départements études ”.Les DSI doivent revoir leur façon d'acheter des logiciels. Alain Allaume, fondateur d'Altaris, explique : “ Au bout de quatre ou cinq ans, une application Saas revient plus cher qu'une application traditionnelle. Et il faut tenir compte du coût de la réversibilité. Si celui-ci peut être faible sur une application non stratégique, comme un logiciel de gestion de note de frais, c'est tout autre chose pour une application métier. ”
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