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Les services informatiques recourent de plus en plus à des DSI temporaires
Selon les professionnels du secteur, le marché du management de transition représenterait, en 2010, 350 millions d'euros. Une véritable explosion (20 % d'augmentation en un an) pour ce qui n'est encore qu'une niche. “ C'est une vraie tendance de fond ”, confirme Thierry Rogeon, directeur général de Lincoln Transition Executive. Longtemps boudés, ces profils intéressent désormais les sociétés, car ils répondent à leurs exigences en matière de rapidité de mise en place de nouvelles stratégies ? croissance externe, développement à l'international, projets, réorganisation, gestion des fusions acquisitions…“ Face à la globalisation et à l'accélération de l'économie, les entreprises déclinent de plus en plus le travail en mode projet, et cela à tous les niveaux, indique Philippe Soullier, président du cabinet Valtus Transition et fondateur de l'Association française du management de transition. Or ce mode de travail correspond particulièrement bien à ces profils de transition. ” Appelés pour gérer des situations d'urgence, les managers de transition ont une aptitude à s'adapter rapidement, à prendre des décisions et à gérer des équipes. Là où le consultant se contente de préconiser une stratégie, ce type de manager conseille… et agit. “ C'est cette double casquette qui séduit les entreprises. Elles veulent des managers opérationnels, capables de s'engager et de mener des missions difficiles ”, insiste Dominique Heimler, directeur du cabinet DHid.
De multiples raisons à une collaboration temporaire
Fortement sollicités, pendant la crise, par des directions générales leur demandant un accroissement des performances, les services informatiques ont eu recours à des DSI de transition. De la prise en charge d'un projet informatique à l'accompagnement d'une direction des systèmes d'information sous-dimensionnée, en passant par le remplacement d'un congé maternité, les raisons de rechercher ces profils s'avèrent multiples. Pour Dominique Heimler, “ une société en développement déjà dotée d'un responsable informatique peut s'orienter vers cette solution afin d'étudier la pertinence de créer ou non un poste de DSI ou pour améliorer son organisation interne ”. Lors de cette phase, le directeur des systèmes d'information en poste se familiarise avec l'idée d'avoir un homologue et l'entreprise délimite le champ d'action de la fonction. “ Dans le cadre d'un départ, d'une modification de responsabilité ou de périmètre, le DSI de transition donne au directeur des ressources humaines le temps de trouver le bon profil, ce qui est difficile. Il peut également participer au choix du candidat, allant jusqu'à l'accompagner dans sa prise de fonction ”, souligne Philippe Soullier.En cette période de reprise, les entreprises renouent avec des investissements informatiques destinés à des projets souvent volumineux et pointus. Un DSI de transition spécialisé dans ce cas de figure constitue le profil idéal. Si la durée d'une mission est variable (de six à dix-huit mois), il arrive parfois qu'un de ces collaborateurs temporaires se voit proposer un poste dans l'entreprise. “ Une fausse bonne idée, souligne Philippe Soullier. Le management de transition, conçu pour prendre en main une situation en urgence, demande un fort niveau de compétences. Ce qui n'est plus forcément nécessaire une fois la “ normale ” rétablie. ”Notons que l'un des freins au recours de ces profils, son prix, est en train de disparaître. “ En effet, au regard de l'importance de la tâche qui leur est confiée, ces profils opérationnels apportent bien plus de satisfaction à la direction générale qu'une simple prestation de conseil, dont le coût est également important. Et, surtout, ils offrent un engagement de résultats concrets ”, affirme Thierry Rogeon.Enfin, pour que l'opération soit réussie, “ il est important de faire un diagnostic préalable à l'intervention afin que le manager de transition soit en parfaite adéquation avec les attentes de l'entreprise ”, insiste Philippe Soullier.
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