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Messagerie instantanée, voix sur IP, conférence web, ces technologies désormais populaires commencent à s'intégrer aux outils de travail de groupe. Si l'évolution est inéluctable à terme, il reste de nombreux obstacles, dont la
sécurité.
Les canaux de communication synchrone ?" messageries instantanées (MI), voix, conférence web et vidéoconférence ?" sont en cours d'intégration avec les outils de travail de groupe. Le phénomène touche bien sûr Microsoft,
qui en a fait le cheval de bataille d'Office System 2007 (lire DI n?' 683), ainsi qu'IBM avec Lotus et une prochaine version de Notes attendue début 2007. Une foule d'éditeurs et de nouveaux entrants s'y attellent également,
comme Orange qui joue des capacités d'intégration de Business Together, son outil de communication multicanal, avec Outlook. Cette évolution tient à différents facteurs, dont la popularité des applications de messagerie instantanée et de la voix sur
IP auprès du grand public, mais aussi à l'extension de capacité des réseaux, à la propagation de SIP, et au sentiment que la messagerie électronique forme aujourd'hui un cadre de communication trop étroit pour le travail collaboratif.
' Il y a une demande pour de la réaction en temps réel que le courrier électronique ne satisfait plus ', confirme Lionel Musquin, ingénieur avant-vente chez Novell France. ' Chez
les grands comptes, nous voyons se mettre en place des pilotes dans les services informatiques, ainsi que dans les équipes de R&D et de marketing, qui ont déjà une longue expérience des outils de travail de groupe. Ils ont bien compris que
l'accès à ces outils synchrones peut apporter de vrais gains en organisation ', assure Gwenaël Fourré, chef de produit communications unifiées chez Microsoft. De son côté, IBM (lire encadré) cite déjà quelques réalisations,
comme chez la Société Générale qui exploite les fonctions de MI dans Sametime pour ses traders.
Le synchrone attendra
Mais rien n'est encore joué. Il reste des difficultés diverses à lever : manque de maturité des entreprises, problèmes liés au contrôle des échanges synchrones, à l'intégration technique et à la sécurité. Des éditeurs plus
spécialisés tempèrent d'ailleurs les ardeurs. ' La plupart des appels d'offres auxquels nous répondons mentionnent le synchrone. Mais le choix du prestataire se fait toujours sur les fonctions collaboratives
classiques ', remarque Jean-François Scellier, directeur marketing et commercial d'OpenPortal, spécialisé dans le collaboratif. ' Les clients se renseignent sur la MI d'entreprise, la vidéoconférence,
etc., mais investissent rarement dans ce type de solutions, confirme Jean-Michel Monnin, directeur général de Knowings, un autre éditeur du secteur. À terme, la convergence entre le collaboratif classique et celui synchrone est
inéluctable, mais prendra du temps. 'Tous les acteurs s'accordent sur un frein essentiel. ' La messagerie laisse une trace écrite. Elle est, de fait, l'outil collaboratif le plus massivement utilisé ', insiste Alex Landreau,
directeur produit chez OpenPortal. ' Les clients travaillent de plus en plus en mode projet, avec ce que cela suppose de réactivité. Mais implanter ces projets suppose un effort d'accompagnement des utilisateurs et du temps
pour modifier les habitudes de travail ', justifie Pierre Emmanuel Ruiz, directeurs des opérations d'Axemble. ' Des mécanismes se mettent en place pour structurer les échanges synchrones, définir leur
place dans les workflow et les contrôler, reconnaît Gwenaël Fourré, mais cela sera bien entendu plus difficile qu'avec un modèle asynchrone. ' Lotus travaille, pour sa part, à une capture globale des
échanges, synchrones ou asynchrones, associés à un projet, et à leur organisation sous forme de gestion d'activité. Techniquement, l'intégration entre les deux mondes est en cours de réalisation. Elle passe par la mise en place de modules de gestion
de présence, qui indiquent par quel canal un correspondant peut être joint à un moment donné et permettent à chacun de définir les règles applicables à chaque situation. Une fonction essentielle dans l'intégration des modes de communication
synchrone. ' Sur Mayetic, Sametime pour le synchrone et la solution de partage de documents classiques utilisent un même annuaire. L'utilisateur peut visualiser la présence effective de l'auteur d'un document et chater avec
lui ', explicite Aldo Ip Piang, commercial chez Mayetic.
La sécurité reste le point sensible
Par ailleurs, cette intégration ne pose pas de problèmes techniques trop importants. Attention cependant, tout ceci sera relativement simple à mettre en ?"uvre sur le réseau local ou le RPV de l'entreprise mais, dès qu'il s'agira de
sortir vers le monde extérieur et de recourir aux réseaux publics, les choses seront plus compliquées. ' Pour la MI, nous savons le faire dès aujourd'hui, pour le reste, c'est vrai que nous resterons toujours tributaires à la
fois de la bande passante disponible et de la sécurité ', constate Thomas Coustenoble. La sécurité reste le point sensible du synchrone. Si la confidentialité est assurée par le chiffrement des flux, le synchrone impose
l'ouverture de ports. Gérant d'Hermitage Solutions, intégrateur et revendeur dans le domaine de la sécurité, Alain Takahashi confirme : ' Le risque d'apporter des spyware dans son réseau est plus élevé avec de la
messagerie instantanée qu'avec la pièce attachée d'un courriel. Limiter ce risque est possible, mais cher. '