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La carte bancaire va-t-elle céder la place au téléphone mobile ? NTT DoCoMo a lancé son système de paiement par mobile au Japon. Mais les banques européennes sont-elles prêtes à franchir le Rubicon ?
Tout puissant au Japon, NTT DoCoMo impose peu à peu son système de paiement ID par mobile dans l'archipel. Commercialisée sous la marque DCMX, l'offre de base autorise des paiements de 200 000 yens (1 400 euros) et plus sur mobile ou sur carte bancaire ; l'offre Mini est réservée aux paiements via portable inférieurs à 10 000 yens (70 euros).Ces services mettent en ?"uvre la technologie sans contact FeliCa, développée par Sony, aujourd'hui déployée sur quatorze millions de téléphones mobiles japonais. ' Seuls 3 % des paiements sont réalisés via carte bancaire au Japon. Nous encourageons donc toute initiative qui contribuera à changer les habitudes des consommateurs ', déclare Philip W. Yen, vice-président et directeur général en charge des innovations stratégiques de Visa International Asia Pacifique. Visa soutient cette initiative, mais a lancé sa propre solution de paiement sans contact, qu'il propose aussi bien sur téléphone mobile que sur carte bancaire. Il a annoncé qu'il sera possible aux banques d'émettre des cartes compatibles à la fois EMV et FeliCa.
L'Europe encore au stade expérimental
MasterCard a mis à l'essai, aux États-Unis et en Europe, des cartes sans contact qui s'appuient sur le standard ISO 14443 avec la Royal Bank of Scotland. L'Europe reste largement en retrait par rapport à l'Asie ; comme, dans une moindre mesure, les États-Unis. Si, au Japon, l'opérateur dispose d'un large champ d'action face à des banques encore convalescentes, il en est tout autrement en Europe. Les premières expériences sont menées dans le domaine des transports, avec Bouygues et la RATP ; et Orange teste pour sa part, avec Vinci et Cofinoga, la mise en place du paiement avec des terminaux Samsung D500 dotés d'une puce NFC (Near field communication) Philips. Pour l'heure, les banques françaises préfèrent attendre l'adoption de standards avant de se lancer. Les travaux du NFC Forum vont dans ce sens, même s'ils reconnaissent tant les tags FeliCa, qui dérivent de l'ISO 18092, que les tags ISO 14443, moins puissants mais moins coûteux, défendus notamment par Philips.
L'avenir du sans-contact
En France, l'échec du lancement de Moneo conforte les banques dans leur prudence. Mais Guido Mangiagalli, responsable des nouveaux canaux chez Visa Europe, se montre néanmoins optimiste : ' Aucun rapport avec Moneo ; nous ne proposons pas un porte-feuille électronique qu'il est nécessaire de recharger. Le micropaiement sera une transaction Visa. Il est certain que le sans-contact va se diffuser : il y a eu les cartes à bande magnétique, les cartes à puce, il y aura le sans-contact : c'est réellement un moyen d'améliorer l'expérience utilisateur. Nous mettons au point une solution 100 % compatible avec les spécifications EMV, et qui permettra des paiements jusqu'à 15 euros. Au dessus, il faudra continuer à introduire sa carte dans un lecteur. 'Si la technologie est bien là, il reste à préciser le rôle de l'opérateur mobile par rapport au banquier et au réseau de la carte bancaire. Et Guido Mangiagalli de conclure : ' De fait, je ne vois pas de déploiement massif en Europe de mobiles NFC avant 2008-2010. '
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