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En quelques années, le modèle d'évaluation CMMI s'est imposé comme la référence en tierce maintenance applicative. A tel point que la profession se mobilise autour de son adoption.
Hors CMMI (pour Capability Maturity Model Integrated), point de salut. Le message est unanime, et émane de tous les acteurs. Les grandes SSII, bien sûr, qui homologuent leurs centres de services industrialisés, mais aussi les
petits prestataires, les consultants indépendants, sans oublier les DSI. Tous plébiscitent le fameux modèle d'évaluation du niveau de maturité d'une entreprise en matière de développements informatiques, créé aux Etats-Unis en 1991 par le Software
Engineering Institute. Cet engouement est simple : le vent venu d'Inde a touché nos côtes, et menace d'emporter les prestataires retardataires. Pour contrer la tempête de l'offshore qui s'annonce, les directions des SSII mènent une course
contre la montre. Les méthodes maison et autres certifications ISO 9000 v 2000 ne suffisent plus. Le mot d'ordre universel est de se concentrer sur l'objectif CMM niveau 5, martelé par les sociétés indiennes.
La longue marche pour gravir les niveaux
Un niveau dont les SSII françaises sont encore très éloignées. Pour l'instant, les prestataires les plus avancés se situent majoritairement entre le niveau 2 et 3 ?" niveau considéré comme le minimum requis par la DSI de
BNP Paribas. Ainsi, celle-ci écarte tout prestataire qui n'aurait pas encore franchi ce premier pas. Mais la transition entre les méthodes maison ou le standard ISO 9000 et CMM s'avère bien plus lourde que l'adoption directe du modèle de meilleures
pratiques. Chez Unilog, le centre de services à Amiens sert de plate-forme pilote. Son adéquation avec le niveau 3 guide les autres centres dans la démarche menée au travers de sept paliers distincts. ' Il faut procéder par
étapes, par groupes de processus qui ont un impact sur les délais, la satisfaction client, etc. ', conseille Eric Lenglemetz, directeur knowledge management et industrialisation d'Unilog, Groupe LogicaCMG. En revanche, la
petite SSII Onepoint, implantée en France, mais aussi au Canada et en Chine, a choisi de bâtir son activité en s'inspirant directement de CMMI. ' Il est plus facile de partir d'une page blanche ',
déclare Nicolas Drapier, directeur de projets.
Améliorer les méthodes maison
L'arrivée massive de CMMI balaye-t-elle les méthodes maison élaborées depuis des années ? ' Certainement pas ! rétorque Antoine Nardeze, instructeur CMMI chez Alcyonix France.
En général, elles sont soit conformes, soit compatibles. En mesurant les écarts, le modèle est un guide, qui aide à améliorer la méthode maison. 'Quelle que soit la situation de départ, la conversion à CMMI représente un véritable projet d'entreprise. Outre la mise en place des processus et la constitution du référentiel en interne, elle impose un important travail aux
équipes de développement de conduite du changement : formation, mais aussi gestion de l'évolution culturelle liée à l'industrialisation. Dans cette optique, les SSII et éditeurs peuvent compter sur le soutien financier de Syntec Informatique
(voir 01 Informatique, n?' 1875, p. 21). Mais le modèle évolue aussi. La future version de CMMI ?" CMMI for Services ?" doit arriver en 2007, et comblera les lacunes du modèle en matière de relation
client-fournisseur.