Le numérique, une priorité pour le gouvernement

L'ensemble de la communauté numérique s'inquiète du départ de Fleur Pellerin. Mais si le départ de La jeune ministre est à regretter, le fait que l'un des 16 ministères mettent le numérique au premier plan est plutôt une bonne nouvelle.
Ce n’est peut être qu’une question de sémantique mais lorsque l’on connaît l’attention portée sur chaque mot par nos élites politiques, le fait que le numérique apparaisse au premier rang des seize ministères est une marque de reconnaissance. Alors que le numérique n’était jusqu’alors cantonné qu’à un rang de ministère délégué (ce qui était déjà une belle promotion) ou de secrétariat d’Etat, le voici porté aujourd’hui par le portefeuille du ministre de L’Economie, du Redressement productif et donc du Numérique. Arnaud Montebourg aurait lui-même demandé à piloter en direct ces précieuses nouvelles technologies.
Un domaine qui depuis 2012 était sous la coupe de Fleur Pellerin. Malgré l’excellent travail, reconnu par l’ensemble de la profession tant sur la partie entrepreneurs que numérique, la jeune ministre a vraisemblablement fais les frais des joutes politiques entre ténors. Elle devrait retrouver un poste en tant que Secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur. Pour lui succéder en tant que bras droit de Montebourg sur le numérique circulent déjà quelques noms tels ceux de Vincent Feltesse, Axelle Lemaire ou la candidate la plus sérieuse Corinne Erhel.

Le numérique un sujet qui concerne l'ensemble des ministères
Fleur Pellerin éjectée, on peut donc quand même se réjouir de voir le numérique figurer parmi la trentaine de mots clés du Gouvernement au milieu de la « Justice », de la « Défense » etc. Sans être des geeks aguerris, nos dirigeants sont visiblement conscients de l’importance du digital. Il pourrait être source de simplification et même de réduction de coûts dans l’Administration et les services publics (personnellement, j’aurai d’ailleurs milité pour un ministère du numérique et de la modernisation de l’Etat). Idem dans la politique des villes, pour gérer l’éclairage public, l’énergie, les transports, les places de parking, le numérique y est essentiel. Ajoutons le monde de la santé avec toutes les innovations qui portent sur l’hospitalisation et la médicalisation à domicile, les diagnostics à distance via des applications sur smartphones. Le numérique doit aussi être promu auprès des PME. En numérisant leur logistique, leurs systèmes de relations clients, leur marketing, ou pour se développer à l’international, les PME pourront actionner des leviers de productivité et de compétitivité. L’éducation figure également parmi les domaines où le numérique va jouer un rôle vital, tant dans la manière d’enseigner que dans les programmes d’enseignements qui devront être davantage orientés vers les métiers du digital. L’industrie est également concernée avec le machine to machine -la version professionnelle de l’internet des objets- qui va aider à piloter de façon automatique et sécurisée des process de production ou de consommation d’énergie.
Un enjeu de sécurité nationale
Investir dans le numérique, c’est aussi pour l’Etat un enjeu de sécurité nationale et de cyberdéfense. Sur ces points, Arnaud Montebourg devra travailler avec notamment Jean Yves Le Drian. Un état puissant sur le sujet numérique c’est aussi l’assurance d’un poids plus important au niveau international en matière de souveraineté dans la gestion des données ou plus globalement dans la garantie de la neutralité du Net.
Enfin et il aurait presque fallu commencer par là, le numérique est aussi source d’emplois. Dans le secteur technologique d’une part où certains domaines sont en plein essor mais également dans des métiers non technique mais qui dépendent totalement du digital comme dans le e-commerce ou le marketing.
Un ministre de l'économie et du numérique est donc une bonne chose. L'idéal serait de nommer un conseiller du numérique auprès du Président.
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