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L'intégration des GSM et des smartphones bimodes marque l'irruption d'une double convergence ?" voix-données et fixe-mobile ?" au sein des entreprises.
La mobilité sans fil sur les PBX s'est longtemps limitée à l'ajout de bornes radio Dect (Digital enhanced cordless telecommunications) déployées dans l'entreprise. Grâce à leur couverture radio cellulaire, ces
dernières sont aux PBX ce que la téléphonie mobile GSM est aux réseaux de voix fixes. L'avènement des PBX-IP ou hybrides (gérant des téléphones IP ou non) n'a pas remis en cause ce type d'infrastructure. Les bornes radio Dect se connectent à un
PBX-IP en Ethernet, leur intégration fonctionnelle supposant la mise en ?"uvre du protocole de signalisation propriétaire dudit matériel.Le rachat, début 2006, du danois Kirk Telecom, spécialisé dans les extensions Dect-IP pour PBX, par l'américain SpectraLink, pionnier de la téléphonie sur Wi-Fi, a renforcé l'impression que la norme Dect a encore de beaux jours devant
elle. La situation actuelle de la mobilité sans fil couplée à un PBX-IP est toutefois loin d'être figée. A l'intérieur de l'entreprise, la téléphonie sur Wi-Fi vient titiller les certitudes acquises avec la téléphonie mobile Dect. La couverture
radio Wi-Fi, technologie sensible aux perturbations, devra néanmoins avoir été densifiée pour satisfaire aux exigences du transport de la voix. Il faudra aussi identifier les sources d'interférence et les espaces intérieurs où les ondes radio se
propagent mal (cages d'ascenseur ou sous-sols, par exemple).Quelques constructeurs spécialisés comme SpectraLink ou Meru Networks ont développé des systèmes d'affectation de la priorité aux paquets de voix. Les fabricants de PBX-IP qui ont retenu la technologie de SpectraLink ont alors adapté
les téléphones Wi-Fi de ce dernier pour qu'ils puissent gérer leur protocole de signalisation propriétaire et bénéficier des mêmes services que sur leurs téléphones IP filaires. Certains constructeurs, tels Nortel Networks ou Alcatel, ont réalisé
cette intégration fonctionnelle avec leur propre PBX-IP.
Gérer le GSM en extension du PBX-IP
L'intégration des téléphones GSM, gérés comme autant d'extensions externes (hors de l'entreprise) mais couplées via le réseau cellulaire au PBX-IP, se répand également. Les grands fabricants de PBX-IP (Alcatel, Mitel Networks, Cisco,
Nortel, Aastra Matra ou Avaya) proposent d'associer, pour une même personne, un téléphone fixe relié à leur système avec un téléphone cellulaire. Leurs solutions reposent en général sur un logiciel ou sur une appliance couplée
au PBX-IP central.Les appels entrants destinés au téléphone fixe sonnent également sur le téléphone GSM lorsque l'utilisateur est à l'extérieur de l'entreprise. S'il est à l'intérieur, il conserve le choix du terminal à décrocher. Quand il prend la
communication sur son téléphone GSM, il accède aux commandes ?" avec l'ergonomie discutable des touches en mode DTMF ?" de fonctions comme la mise en attente, le transfert de l'appel vers un autre poste ou la conférence à
plusieurs.' Avec notre application Mobile Extension, un collaborateur qui a pris un appel en voiture en se rendant sur son lieu de travail pourra le basculer sur son poste fixe dès son arrivée, sans interrompre sa
communication ', précise Bruno Bénard, responsable des canaux de vente de Mitel France. Des fabricants de passerelles GSM pour PBX-IP, tels QuesCom ou MPI, proposent aussi de transformer le téléphone cellulaire en extension
mobile du PBX-IP, avec un accès à des fonctions basiques de téléphonie d'entreprise.On note un raffinement supplémentaire avec l'intégration, dans un smartphone GSM, d'un logiciel client de type softphone avec interface graphique. Le téléphone cellulaire reste considéré comme
une extension du réseau d'entreprise, ce qui permet à l'utilisateur d'accéder aux fonctions avancées du PBX-IP. L'ergonomie de l'interface graphique proposée, évitant le recours aux touches en mode DTMF du téléphone, est un gros atout.La pluralité des environnements logiciels pour smartphone (Symbian, Windows Mobile, BlackBerry) que les constructeurs de PBX-IP doivent gérer simultanément est le principal inconvénient. Avaya offre le logiciel
client One-X Mobile Edition, qui interagit avec l'outil Extension to Cellular couplé au PBX-IP Communication Manager. Cette combinaison ne fonctionne toutefois que sur les smartphones de la série 60 de Nokia (6600, 6670, 6680,
etc.), sous Symbian. Chez Alcatel, le logiciel Cellular Extension peut être embarqué sur les smartphones ou les téléphones bimodes exploités sous Windows Mobile, transformant le combiné en extension du PBX-IP OmniPCX Enterprise
du constructeur.
Le protocole SIP devra être pris en compte
Le défi technologique le plus récent consiste à intégrer les téléphones bimodes, GSM et Wi-Fi, qui doivent être gérés par le PBX-IP comme autant d'extensions ayant accès aux fonctions du système. Il faut alors développer un logiciel
softphone adapté, gérant l'accès aux fonctions téléphoniques évoluées, voire aux autres applications convergentes de l'entreprise (annuaire ou messagerie instantanée). On peut y ajouter des spécificités propres à l'environnement
Wi-Fi telles que l'enregistrement de conversations.La principale difficulté reste l'adaptation du softphone aux différents systèmes d'exploitation présents sur les smartphones. Mitel développe un tel logiciel, qui sera disponible en mars 2007.
Alcatel a mis au point My Pocket Communicator, fonctionnant sous Windows Mobile. Ce softphone a été validé pour les smartphones Qtek 9000 et 9100, compatibles avec les téléphones IP propriétaires Advanced
eReflexes et le logiciel Cellular Extension. Cisco a développé un logiciel pour les téléphones bimodes Nokia E60, E61 et E70, qui leur donne accès à son PBX-IP, Unified CallManager. Ils se transforment alors en téléphones IP sans fil, lorsqu'ils
sont connectés en Wi-Fi dans l'entreprise, avec un accès à un échantillon de fonctions téléphoniques évoluées.Les constructeurs de PBX-IP devront également faciliter l'accès des smartphones utilisant le protocole SIP (Session initiation protocol). Cela suppose que leur PBX-IP puisse accepter la
connexion de ces terminaux en les faisant bénéficier de la richesse fonctionnelle (téléphoniques et collaboratives) réservée jusqu'à présent aux téléphones IP propriétaires. La généralisation de SIP pose aussi la question de l'accès aux applications
de gestion de la présence ou de travail collaboratif à distance.
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