Le plan big data vise à créer 80 000 emplois d'ici 2020

Validé par le gouvernement, le plan élaboré par Paul Hermelin et François Bourdoncle propose de soutenir l'écosystème des startups tout en assouplissant la loi Informatique & Libertés pour libérer les données.
C’est l’un des 34 plans de reconquête industrielle lancés en octobre dernier par Arnaud Montebourg. Présidé par François Bourdoncle et Paul Hermelin, patrons respectivement de FB&Cie et Capgemini, il vise à positionner la France comme un leader mondial de la big data. Validé par le gouvernement ce 2 juillet, ce plan big data vise, à horizon 2020, un marché de près de 9 milliards d’euros et la création ou le maintien de plus de 130 000 emplois. « Dont environ 80 000 emplois nouveaux, le reste étant des emplois réorientés » précise Paul Hermelin à l'AFP.
Parmi les quatorze actions inscrites dans le plan figurent la mise en place de formations de datascientists (masters, Moocs…) et le soutien aux projets d’accélérateurs et fonds d’amorçage big data qui pourraient voir le jour dans le cadre de la French Tech. Il est également prévu le développement de nouveaux services aux demandeurs d’emploi comme le prévoit des startups comme Multiposting ou MyJobCompany.
Le plan envisage aussi la création d’un « espace personnel de confiance big data », développé par la Fondation Internet Nouvelle Génération (Fing) en partenariat avec plusieurs entreprises privées. Ce qui permettra le développement de nouveaux services via le croisement des données individuelles mais sous le contrôle de chaque individu concerné. Cette mesure rentre en résonnance avec l’expérimentation MesInfos de la Fing qui vient de s'achever où il s’agissait de créer de nouveaux marchés en restituant aux consommateurs leurs données personnelles sur le principe du MyData anglo-saxon.
Ne pas se laisser distancer par les GAFA
Le plan entend aussi mener un travail avec la Cnil pour faire évoluer la mise en oeuvre de la Loi Informatique et Libertés vers une logique de certification de processus industriels, dans le cadre d’écosystèmes complets comme celui de la voiture connectée.
« Pour les domaines de l'assurance ou des industries électriques par exemple, on validerait avec la Cnil des processus standards et chaque entreprise pourrait ensuite y adhérer, pour passer d'une autorisation individuelle à une autorisation de principe par secteur pour pouvoir exploiter certaines données », avance Paul Hermelin.
Stricte en matière de protection et d'accès aux données, la loi Informatique et Libertés peut être perçue comme un handicap pour les acteurs de la filière dans la collecte et l’exploitation de ces données. « Ces projets renvoient à la survie même des entreprises françaises », qui pâtissent du manque d'accès aux données et risquent de « se laisser marginaliser par des grands groupes américains » comme Google, Facebook, Apple ou Amazon, qui brassent déjà des milliards de données. De son côté, Bercy promet de lancer dès le second semestre 2014 des initiatives - « dans le respect de la vie privée de nos concitoyens » - « dans le secteur de l'énergie, des assurances et de la traçabilité ».

