Marc-Noël Fauvel, DSI de la mairie de Rueil-Malmaison
Faut-il canaliser le libre ?
Marc-Noël Fauvel :
' Non. De tels brevets ne doivent pas voir le jour. Bien au-delà des logiciels, ce sont de nombreuses libertés qui pourraient être remises en cause. A Rueil, nous récoltons les fruits
de notre investissement dans le libre. Sur le plan technique, avec une maîtrise et une autonomie jamais atteinte. Sur le plan économique, en ciblant nos contrats de maintenance et, grâce à la virtualisation, en diminuant le nombre de nos machines.
Sur le plan humain, en motivant nos agents par des projets novateurs et riches. En termes de management, par une pérennisation des équipes et une ouverture aux domaines connexes (téléphonie sur IP...). Sur le plan politique, en diffusant le
libre jusque dans les écoles. En matière de sécurité, en dupliquant nos données en plusieurs endroits de la ville, nous dotant d'un PRA à moindre coût. En termes de gouvernance, car le DSI peut envisager de vraies alternatives, en accord avec ses
choix et les contraintes de son secteur. Nos efforts sont structurants, et notre stratégie s'étend aujourd'hui au poste de travail. L'investissement sera plus important, mais à la hauteur des bénéfices attendus. Nous devons engager nos utilisateurs
dans notre dynamique. Ne prêtons pas attention aux menaces des éditeurs. La liberté de l'informatique, notre liberté, passe par celle des logiciels. '
Paul-André Lagrange, DSI de la mairie de Sartrouville
Faut-il canaliser le libre ?
Paul-André Lagrange :
' Non. Plutôt que de se lancer dans ce type de démarche, Microsoft devrait concevoir des politiques tarifaires plus réalistes, et mettre en avant les avantages bien réels de ses
logiciels. Pragmatiques, à Sartrouville, nous avons mis en place avec succès des logiciels systèmes comme Squid (proxy), GLPI (gestion de parc), OCSNG (inventaire automatique), VNC (prise en main à distance), ou OpenNMS (surveillance). Nous avons
aussi déployé comme ossature de notre intranet le logiciel de contenu Typo 3, avec un bilan mitigé. C'est un produit riche, mais difficile à aborder sans une documentation suffisante. Du côté du poste de travail, des tests vont débuter pour valider
la suite bureautique Open Office en liaison avec nos progiciels métier, sans qu'un basculement de l'OS soit à l'ordre du jour. En conclusion, lors de nos décisions d'achat de logiciels, l'open source n'est choisi que s'il s'impose face aux autres
par ses fonctionnalités, son évolutivité, le dynamisme de sa communauté de développeurs, et les services quoffrent les intégrateurs. Et non par son seul prix. '
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