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Ventes en berne, apparition de matériels alternatifs… le règne du PC semble toucher à sa fin. Les postes de travail évoluent, pouvant être virtuels, mobiles, légers, tactiles, etc. Un vrai casse-tête pour les DSI, qui devront avant tout se poser la question de l'utilisation.
Le PC est mort. C'est son père, IBM, qui le dit, par la voix de Mark Dean, le directeur technique de la firme. Selon lui, le Personal Computer va bientôt finir dans un musée, coincé entre la lampe à incandescence, la machine à écrire et le vinyle. Vraiment ? La situation n'est pas si simple. Depuis des décennies, l'ordinateur personnel est le poste de travail par excellence, notamment grâce à la puissance de Microsoft et de son écosystème. Mais le monde est en train de changer sous l'effet de plusieurs grandes tendances : la virtualisation, la mise en ligne des applications (cloud computing) et l'apparition de nouveaux terminaux (tablettes, smartphones).Les deux premières orientations diminuent l'importance du système d'exploitation, voire la réduisent à zéro. Ainsi, VMware fait l'apologie d'un poste de travail totalement virtuel et indépendant du terminal d'accès. Google, de son côté, propose ses Chromebook, des postes réduits à un simple navigateur web. Dans les deux cas, les applications sont hébergées à distance, dans un datacenter ou dans un cloud. “ Plus de la moitié des applications en entreprise sont déjà indépendantes du système d'exploitation et du navigateur, notamment grâce au mode Saas (Software as a Service). Nous pensons que, d'ici à 2017, ce sera le cas pour les deux tiers des applications ”, estime Brian Gammage, directeur marketing chez VMware.
Une autre façon de travailler avec les smartphones
Les tablettes et les smartphones, eux, nous montrent qu'une autre façon de travailler est possible, qu'un ordinateur ne doit pas à tout prix savoir tout faire, qu'il est nécessaire d'adapter le terminal à l'usage. Ainsi, l'iPad commence à remplacer dans certaines entreprises les PC portables pour la consultation de documents (dossiers papier dématérialisés) ou la contribution simple (formulaires, cases à cocher). Au niveau du marché, les conséquences se font déjà sentir. Alors que les ventes de tablettes explosent, celles des ordinateurs personnels sont en berne, en tout cas dans les pays occidentaux. Face à ce manque de perspectives, HP, le principal vendeur de PC dans le monde, a décidé de se séparer de cette activité, par une vente ou un spin off. Une décision qu'IBM avait déjà prise en 2004.Pour les entreprises, le poste de travail est devenu un véritable casse-tête. Car le problème du choix est désormais beaucoup plus complexe, avec un nombre vertigineux de possibilités : des machines nomades, mobiles ou fixes ? Légères ou lourdes ? Virtuelles ou non ? Tactiles ou pas ?
Une machine personnalisée selon l'usage
Tous ces critères pourraient même être combinés. Ainsi, pourquoi ne pas déployer des postes de travail virtuels sur des terminaux légers portables ? C'est possible, mais est-ce souhaitable ? Difficile à dire… “ Le PC mastérisé identique pour tout le monde, c'est fini, estime Laurent Chevet, associé fondateur de Consultake, un cabinet de conseil. Aujourd'hui, nous préconisons de segmenter les effectifs par types d'usage et de mobilité. Plus l'utilisateur se déplace, plus le terminal doit être léger. Pour des applications multimédias, par contre, un PC classique est plus approprié. ”Par ailleurs, il est intéressant de constater que les nombreux faire-part de décès du PC coïncident avec le passage à Windows 7, une migration que bon nombre d'entreprises, ayant fait l'impasse sur Windows Vista, sont obligées de prendre en considération. C'est donc le moment idéal pour tous les “ ennemis ” de l'ordinateur personnel de proposer des alternatives et de prendre des parts de marché. C'est de bonne guerre. Mais alors, le bon vieux PC est-il vraiment mort ? “ Non. Mais c'est désormais un terminal parmi d'autres, explique Ranjit Atwal, analyste chez Gartner. Il n'est plus très intéressant, ni très innovant. Pour survivre, l'industrie du PC a intérêt à innover et à changer son modèle économique. Sinon, elle sera marginalisée. ”
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