Le prochain SQL Server s’ouvre à la business intelligence en mémoire

Denali, le nom de code de ce qui deviendra probablement SQL Server 2011, s’appuie sur un nouveau modèle de données adapté à l’in-memory : BISM.
Avec PowerPivot, l’add-in Excel lancée il y a quelques mois, Microsoft proposait pour la première fois une plate-forme décisionnelle dite de nouvelle génération, dont la navigation s’ouvre à des axes d’analyse n’ayant pas été spécifiés au préalable. Mais cette configuration, basée sur un modèle de données chargé en mémoire, restait confinée au poste client de l’utilisateur.
Avec la prochaine version de SQL Server présentée au Techdays, Microsoft reproduira cette logique côté serveur. Baptisée Denali, et lancée en technical preview en novembre dernier, cette version repose sur un nouveau modèle de données : BISM (Business Intelligence Semantic Model).
Une voie médiane entre transactionnel et multidimensionnel
Ce dernier s’appuie sur le même outil de compression et d’interrogation que celui de PowerPivot (fondé sur le moteur Vertipaq). Il peut être attaqué par deux langages. D’une part le MDX, utilisé pour interroger les bases multidimensionnelles (ou Olap), d’autre part le DAX, (le langage introduit dans PowerPivot).
« Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ne souhaitent pas exploiter la mécanique Olap pour construire leurs rapports et créer leurs cubes, car la volumétrie de leurs données ne le justifie pas. Résultat, ils s’en remettent à un modèle transactionnel mais complexifie les requêtes pour s’adapter aux enjeux décisionnels », explique Nadia Ben el Kadi, chargée de l'avant-vente de SQL Server. BISM serait donc la voie médiane entre les deux approches.
In-memory vs Olap ?

Ce modèle de données repose sur une structure relationnelle enrichie d’objets décisionnels tels des indicateurs clés ou des notions de hiérarchies. Un modèle, en tout cas, largement moins complexe à manipuler que la logique Olap.
Dans ce contexte, certains craignent que le développement de BISM ne se fasse au détriment du MDX et du modèle multidimensionnel de Microsoft (à savoir UDM, pour Unified Dimensional Model). Autrement dit, que l’éditeur privilégie à terme l’approche en mémoire sur Olap. « Certainement pas, affirme Nadia Ben el Kadi. BISM n’a pas la puissance des cubes Olap en termes de calcul complexe, de write back ou de planification. »
Derrière la concurrence
Avec la future version de sa base, Microsoft propulsera donc sa BI in-memory au niveau de l’entreprise. Jusqu’à aujourd’hui, pour partager des analyses réalisées avec PowerPivot, il fallait les publier sur Sharepoint et les stocker dans Analysis Services, le cube de SQL Server. Denali permettra donc de jouir en central de la souplesse du nouveau modèle sémantique. A noter que pour manipuler ces données en mémoire, une des options consistera à exploiter un nouveau client web, développé en Silverlight, Crescent.
Les futures avancées de SQL Server ne doivent pas faire oublier que les principaux concurrents de Microsoft sur le décisionnel proposent tous un serveur in-memory. Aux premiers rangs desquels on trouve les pionniers dans ce domaine, comme Qliktech ou Tibco Spotfire, mais également des acteurs historiques tels IBM Cognos ou SAP BO, dont l’offre Hana a été lancée récemment.
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