' Comment l'approche de Visto se distingue-t-elle de celle de RIM ?
RIM, le fabricant des BlackBerry, vend une offre propriétaire. La nôtre est standard. Visto travaille sur le push mail depuis sa création en 1996, l'année de ses premiers brevets. Notre stratégie consiste à vendre aux opérateurs cellulaires un service en marque blanche, comme c'est le cas pour SFR. Les utilisateurs achètent ensuite ce service à l'opérateur. À l'échelle mondiale, Visto exploite un centre de transit basé aux États-Unis, SFR ayant une instance en France que nous gérons pour lui. Le centre américain est constitué d'un ensemble de serveurs dédiés au push mail. Un de nos atouts, par rapport à RIM, tient au grand nombre de terminaux mobiles et de systèmes d'exploitation gérés par notre solution. SFR, par exemple, a retenu une vingtaine de terminaux possibles, même si quelques-uns sont mis plus particulièrement en avant.
De quelle manière les pièces jointes aux e-mails sont-elles gérées ?
Les pièces jointes aux e-mails sont gérées à la demande de l'utilisateur. Sous Windows Mobile, ou sous Symbian, on peut, à partir de son terminal mobile, paramétrer la sauvegarde de fichiers joints et les règles de rapatriement automatique de ces documents.
Les plates-formes de push mail ne pourraient-elles pas pousser d'autres applications vers les terminaux mobiles ?
Nous travaillons dans ce sens. L'e-mail est une application du moteur de synchronisation Constant Sync. Il est possible de l'utiliser pour pousser d'autres applications, comme la gestion des forces de vente. Il conviendra cependant que les applications soient adaptées à la visualisation et à l'ergonomie propres à un téléphone mobile, dont l'écran est de taille modeste.
L'offre de Visto a-t-elle vocation à être déployée en entreprise, sans le relais d'un opérateur ?
En aucun cas. Notre modèle économique repose uniquement sur les opérateurs qui sont nos seuls clients. La plus grande problématique du service de push mail reste sa commercialisation. Les opérateurs cellulaires offrent un service de mobilité incluant le transport de données. Ils sont les seuls à maîtriser les téléphones des abonnés et à les diffuser en masse. Or, le push mail repose sur le terminal.
Les hébergeurs de messageries peuvent-ils concurrencer les opérateurs ?
Non, il n'y a pas de concurrence directe. Les hébergeurs de messageries électroniques d'entreprise qui désireront se lancer dans le push mail vers des mobiles devront souscrire un abonnement qui comprendra une option de transmission de données chez les opérateurs. Ces derniers récupéreront d'une manière ou d'une autre le volume correspondant sous forme de trafic sur leurs réseaux.
Les entreprises aux fortes exigences de sécurité ont-elles raison de se méfier du push mail ?
Nous utilisons un chiffrement AES 128 bits aux deux bouts de la chaîne de communication de notre architecture. Les flux sont chiffrés entre le serveur de push mail et le serveur relais de l'opérateur, et entre ce dernier et les terminaux mobiles (et vice-versa). Pour une entreprise, il n'y a que des flux d'e-mails sortants. Notre système n'est pas intrusif pour le système de messagerie de celle-ci. Cela étant, il n'y a pas de sécurité absolue pour l'e-mail. '
Thierry Marzin
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