Un poste de dépense prédominant
Selon une récente étude d'IDC, la croissance de la dépense informatique externe (achats, services, etc.) dans le secteur financier français s'est élevée à 5,3 % en 2006, loin devant la moyenne des dépenses informatiques professionnelles des autres secteurs (+ 3 %). La banque, l'assurance et les autres établissements financiers ont investi plus de 9 milliards d'euros en 2006, soit près de 20 % de la dépense française (42,8 milliards d'euros). La reprise des projets dans ce secteur devrait continuer en 2007 (4,9 % de croissance). Le segment des logiciels (18 % de la dépense, 1,65 milliard d'euros), a connu la plus forte dynamique en 2006, avec 7,6 % de croissance. Une augmentation de 7 % est attendue cette année. Et la part des services informatiques (57 % de la dépense), progresserait de 5,2 % (5,38 milliards d'euros).Des investissements orientés services
Entre les mises en conformité réglementaire, la construction de l'Europe des paiements ou l'internationalisation de la banque de détail, les établissements bancaires français ?" auteurs de récents résultats financiers positifs ?" ont de nombreux projets en chantier. Dans ce contexte, Pierre Audoin Consultants observe un recours plus important aux centres de services, voire à l'offshore. Globalement, le segment services informatiques ?" externalisation et conseil, assistance, formation, et réalisation ?" a crû de 6,8 % en 2006 et devrait connaître un taux de croissance annuel moyen de 8,1 % d'ici à 2010. En 2005, il représentait un tiers (32 %) de la dépense informatique totale du secteur bancaire. Enfin, le cabinet classe IBM, Atos et Capgemini comme les premiers prestataires de services du secteur.Temporisation sur la mise en conformité
L'ensemble des institutions financières est soumis à d'importants renforcements réglementaires aux échéances plus ou moins proches. Une étude IDC souligne que le chantier de mise en conformité à Bâle II est le plus avancé. Néanmoins, 13 % des établissements financiers français n'ont toujours pas de certitudes sur les choix techniques qu'ils arrêteront pour assurer la conformité de leur système d'information, alors que le ratio de solvabilité de Bâle II est applicable depuis le 1er janvier 2007. Ils prennent encore plus de temps pour adapter le système d'information aux réglementations de lutte contre le blanchiment de l'argent (Anti Money Laundering, ou AML), des échanges de titres (MIFID) ou d'harmonisation européenne des paiements de détail (SEPA). Les échéances de mise en conformité réglementaire continueront à alimenter les projets informatiques au cours des prochains mois.Un essor durable du multicanal
La plupart des opérations courantes ?" retraits, dépôts, transferts, impressions de RIB, commandes de chéquiers, etc. ?" s'effectuent désormais en dehors des agences bancaires. L'enquête annuelle mondiale de Capgemini, l'EFMA et ING montre que les guichets automatiques, le web et le téléphone couvrent déjà 58 % de ces opérations. Et en couvriront 70 % d'ici à 2010. Réduisant les coûts et déchargeant les conseillers de clientèle des tâches à faible valeur ajoutée, le multicanal demeure un axe de développement important pour les banques de détail. Pour que ces investissements ne s'avèrent pas contre-productifs, les établissements doivent s'assurer de la bonne coordination entre les canaux et se doter dun fichier clients unique.
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