Le réseau social est le futur de l'intranet. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Pour fédérer les utilisateurs, le réseau social d'entreprise doit se rapprocher des applications métier. Il peut n'être, dans le cas contraire, qu'un espace de publication corporate.

Le réseau social d'entreprise est vu comme le futur de beaucoup de choses. Notamment de l'intranet et de l'email. C'est certainement vrai dans une logique de fusion entre ces deux outils au sein de ce qu'on nomme aujourd'hui un « digital workplace ». Dans cette optique, il est plus juste d'envisager le futur en termes de convergence, d'interopérabilité et d'évolution que de remplacement.
Une évolution qui devra éviter de perpétuer les défauts de l'intranet
Une évolution certainement vers le meilleur. En tout cas pour l'utilisateur en termes de cohérence entre les outils et de capacité à travailler sans rupture de flux. Néanmoins, si on ne prend pas garde à certains points, ce mouvement peut signifier une évolution vers le pire, le réseau social héritant au final des mêmes manques que ses prédécesseurs.
Que reproche-t-on aujourd'hui à l'intranet, par rapport à sa promesse initiale ? D'être principalement devenu un outil de communication descendant, de flux unilatéraux, déserté par les utilisateurs, car il n'a pas réussi à devenir un outil de travail. Dans combien de cas se rend-on compte que les pages les plus vues sont l'annuaire et le menu de la cantine, voire les petites annonces lorsqu'elles existent ? Et si la page d’accueil est massivement consultée, puisqu’elle s'ouvre par défaut dans chaque nouvelle fenêtre du navigateur, l'utilisateur n'y reste qu'une seconde, le temps de se diriger vers ce qui a de l'importance pour lui.
Pour collaborer, il faut rapprocher outils métier et intranet
En incorporant des fonctionnalités conversationnelles et collaboratives, l'intranet de demain se rapproche de son projet originel. Mais il ne couvre que la moitié du chemin. La collaboration ne s'opère pas dans le vide, mais, au contraire, autour d'événements et besoins spécifiques, qui sont structurés et disponibles ailleurs. Le collaborateur a toujours besoin d'aller voir « ailleurs » pour se rapprocher du cœur de son activité. Il est donc essentiel d'aller plus loin pour rendre les outils métier utilisables depuis l'intranet, autrement dit pour lier la collaboration à son objet.
Que peut-il se passer sinon ? A priori, pas grand-chose : la situation actuelle est déjà largement plus enviable que celle qui prévalait jusqu'alors. Mais, si on regarde les grandes tendances de plus près, la probabilité de voir les outils métier embarquer leur propre couche collaborative est une hypothèse plus que consistante. Ils détourneront du même coup les collaborateurs d'un intranet qui se serait arrêté à mi-chemin.
Le réseau social peut subir les mêmes désillusions que le portail ?
Avec quelles conséquences ? Le réseau social de demain, comme le portail d'hier, aura raté une occasion de devenir le centre de la vie numérique de l'entreprise pour ne plus être qu'un espace de publication essentiellement corporate. Le reste aura migré.
Si l'intranet, quelle que soit sa forme, ne va pas au cœur de métier du collaborateur, ce dernier se chargera de déménager lui-même. C'est une constante.
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