Achats informatiques responsables, efficience énergétique, logiciels de suivi des émissions de CO2… Les chantiers mêlant informatique et développement durable se multiplient. Le rôle des informaticiens évolue en conséquence.
“ Dans notre référentiel, 17 métiers sur 36 intègrent cette démarche ”, note Sophie Bouteiller, responsable du groupe de travail Green IT du Cigref. Pilotant l'ensemble des projets,
“ les responsables Green IT assurent actuellement cette fonction en plus de leur métier d'origine ”, explique-t-elle. Mais cette activité évolue progressivement vers un poste à part entière, comme en témoigne Charbel Eid, directeur de projet au sein de la DSI du groupe La Poste :
“ Notre programme “ vert ” occupe plus de 60 % de notre temps. Cela va de l'efficience énergétique des postes de travail au développement d'outils de comptabilité carbone, en passant par une contribution aux achats informatiques responsables. ”La prise en compte du développement durable au sein des DSI devrait s'accentuer. Selon une récente étude de Pôle emploi, 60 % des entreprises souhaitent renforcer leurs compétences dans les nouvelles technologies et 45 % dans le développement durable. Au-delà de la gestion de projet, les profils recherchés doivent aussi
“ comprendre les enjeux environnementaux et métier, et leurs liens avec les technologies de l'information ”, constate Charbel Eid. Des moutons à cinq pattes qui jonglent entre audits énergétiques, bilan carbone du système d'information, sélection d'un logiciel de pilotage de RSE (responsabilité sociétale de l'entreprise) ou d'évaluation de la performance environnementale des fournisseurs. Le dialogue avec les directions métier est donc permanent et nécessite des qualités relationnelles.
Des logiciels spécialisés en développement durable
La situation est à peu près équivalente chez les fournisseurs. Récemment recrutée par SAP pour piloter sa gamme de logiciels dédiés au développement durable, Hélène Joubert a complété son expérience professionnelle dans les ERP par un master dans ce domaine.
“ Un éditeur doit mener une veille permanente pour mettre régulièrement à jour ses solutions en fonction d'un cadre réglementaire en perpétuelle évolution ”, explique-t-elle. Car ces logiciels ont un rôle structurant, rappellant celui des ERP au moment de leur apparition dans les entreprises.
“ Cela implique des échanges plus constructifs et réguliers que dans d'autres domaines de l'informatique ”, constate Hélène Joubert. SAP vient d'ailleurs de créer un groupe de travail sur le développement durable au sein de son club d'utilisateurs francophones (USF).
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