Le retour à la croissance passe par le numérique

Pour mesurer la perception qu'ont les Européens du numérique, 01 s'associe à BVA et à Syntec numérique pour établir un baromètre sur l'innovation en Europe et le moral économique des éditeurs.
Le numérique, deuxième investissement souhaité

Inévitablement, la rigueur se met progressivement en place dans toute l’Europe pour résorber les énormes dettes publiques de nos Etats. Et le débat fait rage entre politiques et économistes : quels investissements faire en priorité pour relancer une croissance atone, doit-on donner un blanc-seing à l’industrie, se battre contre les délocalisations, subventionner l’immobilier ?
Pour favoriser la croissance, les décideurs – chefs d’entreprise, hommes politiques et journalistes – plébiscitent le développement des énergies renouvelables et le numérique. Deux domaines systématiquement les plus cités, réunissant en moyenne deux fois plus de suffrages que les dix autres secteurs proposés et même quatre à six fois plus que ceux portés par les leaders sur l’automobile ou le bâtiment.
Placé en deuxième position (et à des niveaux relativement équivalents) par les chefs d’entreprise, les journalistes et les hommes politiques, le numérique est donc un domaine clé pour l’avenir, selon nos décideurs. Le fait que ceux qui ont été interrogés choisissent en premier les énergies renouvelables et le numérique, deux secteurs qui mêlent recherche, innovation et transformation de la société, démontre – si besoin était – que l’avenir de notre société touchée par la crise n’est pas dans le repli sur soi, mais bien au contraire dans l’investissement sur les domaines porteurs d’avenir.
Espoirs autour du bâtiment intelligent

Parallèlement, dans le domaine du numérique, les innovations sur lesquelles les décideurs miseraient le plus pour l’avenir sont nombreuses et touchent des domaines très divers. En moyenne, ils en citent chacun près de trois différentes parmi les huit qui leur ont été proposées. Si beaucoup leur semblent valables, c’est cependant sur le bâtiment intelligent qu’ils misent le plus : 57 % de suffrages et 17 points d’avance sur la deuxième nouveauté la plus citée. L’innovation est bien perçue ici comme ce qu’elle doit être : un progrès pour le quotidien, pour la société dans son ensemble, et un vecteur de développement économique. « C’est ici un message fort qui est passé à nos gouvernants par les décideurs : forcé par la crise à réduire les dépenses, l’Etat ne doit pas se tromper de combat en essayant désespérément de sauver des secteurs condamnés à coups de milliards. Même si c’est une tentation inévitable face aux difficultés rencontrées par des pans entiers de l’industrie traditionnelle, confrontée au choc de la mondialisation, assure Bruno Vanryb, de Syntec numérique. Bien au contraire, il ne faut pas hésiter à investir massivement dans les secteurs d’avenir si l’on veut mettre en place aujourd’hui, ce qui créera la croissance et les emplois de demain. »
Des éditeurs de logiciels en perte de vitesse
Quant à la seconde partie du baromètre, elle confirme sans surprise que le secteur des éditeurs de logiciels connaît lui aussi la crise, mais avec des acteurs qui refusent de baisser les bras. Le moral économique du panel d’éditeurs interrogés se dégrade depuis le printemps dernier, passant de 13 à 56 % de défiants en l’avenir entre juillet et décembre. Corrélativement, ils sont de plus en plus nombreux à déclarer ne pas atteindre les objectifs financiers qu’ils s’étaient fixés en début d’année : 50 % terminent 2011 en dessous de leurs objectifs, 40 % en ligne avec ceux-ci, et seulement 10 % au-dessus de leurs espérances.
Ces acteurs restent cependant résolument positifs, voire offensifs dans leur approche : 57 % prévoient toujours d’augmenter leurs effectifs et 71 % envisagent d’investir sur de nouveaux projets pour le trimestre à venir.
Seul bémol pour le secteur, les décideurs comme les éditeurs estiment que la formation aux métiers du numérique n’est guère satisfaisante. Seulement 46 % des premiers et 52 % des seconds jugent que le système de formation à ces métiers est bien structuré. Sans doute est-ce là une piste de travail pour nos décideurs dans les années à venir.
Votre opinion