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Lors des soirées électorales, les informaticiens d'Ipsos travaillent de concert avec ceux de France 2 et de Dell. Ils assurent l'obtention des résultats en temps réel.
Présents sur les plateaux télés le soir des échéances électorales présidentielles puis législatives, Daniel Durand et son équipe sont sur le pont. Avec comme partenaires de l'opération, Dell, France 2, Europe 1, 20
Minute et le Point. Le directeur informatique d'Ipsos donne le programme : ' A partir des chiffres obtenus par nos correspondants présents sur les bureaux de vote, nous obtenons les données
réelles des abstentions dès 18 heures et les suffrages exprimés par les votants à 18 h 30 - nombre de bureaux fermant à 18 heures. Notre application permet de livrer des estimations fiables à la virgule près pour le journal de 20
heures. ' Son angoisse suprême ?' Que nos concurrents donnent les résultats à 20 heures, et pas nous ! '
Travailler en parallèle avec l'ancien système
Rompu au métier, Daniel Durand prépare l'opération dans les moindres détails. Par exemple, l'application développée en interne qui permet d'ajuster les estimations selon les paramètres recueillis - nommée Agora - a été
complètement réécrite cette année. Avec un nouveau langage, Visual Basic sous. Net, au lieu de Delphi. ' Par sécurité, et comme c'est la première fois que nous l'utilisons, nous alimentons aussi l'ancien système pour nous
rassurer et vérifier le niveau des écarts. 'La phase préliminaire du projet s'étale du 1er mars à l'échéance du 4 mai, avant-veille du second tour des élections présidentielles. Ipsos fournit un sondage quotidien - au lieu d'hebdomadaire
précédemment - et livre les données vers les sites de ses partenaires. Sur le terrain, mille personnes sont interrogées tous les jours - sauf le dimanche. Avec, à chaque fois, le renouvellement d'un tiers du panel. Cette disposition,
qui a été mise en place pour les sondages quotidiens depuis le 1er mars, a entraîné une seule modification sur le plan technique : la création de liens automatiques entre le site de l'institut de sondage et ceux de ses
partenaires.S'agissant des soirées électorales, périodes phares du projet, Daniel Durand prend soin de doubler le serveur de calcul. Pour des raisons de sécurité, un site est installé à France 2 dès le vendredi précédent, tandis qu'un autre,
identique, équipe les locaux d'Ipsos à Gentilly (Val-de-Marne).
Une liaison VPN avec les bureaux de vote
Les correspondants, répartis dans 200 bureaux de vote, communiquent par téléphone via des terminaux de type assistants personnels munis d'une connexion VPN. Chaque appel est identifié et vérifié afin d'éviter toute erreur ou fraude.
Chaque correspondant saisit le nombre d'inscrits au bureau de vote qui lui est assigné, le nombre de votants, de suffrages exprimés et les résultats par candidat. ' Ces informations viennent mettre à jour une base de données
centrale. Puis notre serveur de calcul les mouline ', détaille Daniel Durand. Ainsi, les résultats fournis au fil de l'eau affinent l'estimation qui doit être la plus juste possible lors de l'émission de 20 heures.Pour les législatives, les résultats arrivent généralement plus tard dans les villes très disputées. ' Dès midi, nous recevons une information sur la participation des votants. C'est un paramètre important de
nos calculs, car nous sommes des experts en projection ! A 17 h 30, nous relançons une opération sur la participation pour affiner les derniers chiffres. Dès 18 heures, nous sommes donc en mesure de donner les résultats
réels. ' Ce processus est identique pour chacune des échéances électorales. Toutes les équipes informatiques d'Ipsos sont mobilisées, avec le soutien de techniciens de Dell. En sus de ses quatre centres d'appels répartis en
province, Ipsos a créé, pour les soirées électorales, un centre d'appel temporel dans ses locaux. Le directeur informatique l'admet avec réalisme : ' Dans toute collecte d'informations, il existe une part d'échanges
humains. 'Af.mares@01informatique.presse.fr
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