«Le satellite et la 4G ne doivent pas devenir le très haut débit du pauvre»

Pour Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), la fibre optique reste à privilégier tant que possible, même dans les zones reculées.
Le satellite comme la 4G ne constituent pas une alternative à un réseau de fibre optique. Rien ne peut remplacer ce dernier et les opérateurs ne le prétendent pas. C’est une question de débits, mais aussi de services annexes. Le satellite, par exemple, en raison de sa bande passante limitée, impose un quota mensuel.
En outre, privilégier autre chose que la fibre optique serait un mauvais pari sur l’avenir : avec elle, de nouveaux besoins et de nouvelles applications vont se développer, qui seront liées à sa capacité. Or, rien ne dit que la 4G et le satellite pourront couvrir ces besoins. Pensez seulement à la télévision, un vecteur important pour la culture et le lien social, est disponible désormais en direct, en différé, à la demande, en 3D… Qu’offriront ces moyens alternatifs en la matière ?
Les ruraux doivent disposer des mêmes réseaux que les citadins pour avoir les mêmes usages. Envisagerait-on de proposer aux villes de se contenter du satellite ou de la 4G ? Il ne faut surtout pas que ces solutions deviennent le très haut débit du pauvre.
Ka-Sat stimulera le tissu économique local et l'emploi

Toutefois, nous nous réjouissons qu'un satellite avec de tels débits que Ka-Sat existe désormais. Cela ne peut que profiter au développement du tissu économique. Il faut penser aux artisans et aux commerçants de nos communes, qui eux aussi commencent à utiliser le commerce électronique et à disposer de catalogues en ligne. Pour le tourisme également l’usage se développe : découverte de certains territoires via les sites d’offices de tourisme, promotion de festivals, réservations en ligne de l’hébergement, etc.
Enfin, il faut penser aux besoins liés au télétravail. Pour rester relié à une entreprise, une bonne connexion, avec un bon débit, est indispensable. De plus en plus d’applications et de données sont stockées dans le nuage. Tout ce qui permet d’y accéder dans de bonnes conditions aide à stimuler le tissu économique local et l’emploi.
Les territoires ruraux sont condamnés par le marché à être les derniers servis, alors qu’ils ont parfois des besoins plus importants, liés à l’enclavement. L’Association des maires ruraux de France fait son maximum pour amener les différents acteurs à réduire le délai d’attente.
Nous savons très bien qu’il n’est pas réaliste de demander la fibre optique dans chaque maison : certaines contraintes de terrain, notamment celles liées au relief, sont insurmontables. Dans de tels cas, le satellite ou la 4G seront les solutions obligatoires et définitives.
Votre opinion