Le scandale des licences inutilisées
Boris Mathieux, chef d'enquêtePlus de 400 dollars par poste de travail, c'est ce que coûtent les logiciels installés et non utilisés. Le problème mérite quelques minutes de réflexion. Surtout que pour ce prix-là, c'est du vent que les éditeurs ont vendu aux entreprises. Sans compter le “ shelfware ”, ces licences achetées mais jamais installées. Elles représenteraient 10 % de l'ensemble des dépenses en logiciels, soit 155 dollars par an et par utilisateur. Mais le scandale ne s'arrête pas là. Il faut également compter les 20 % de maintenance facturés pour ces logiciels inutilisés, soit plus de 110 dollars additionnels par utilisateur. Rien qu'aux Etats-Unis, ce gâchis représenterait un coût total de 12,3 milliards de dollars en maintenance associée… le PIB du Botswana. Ces chiffres sont issus d'une récente enquête menée par Opinion Matters pour le compte de 1E. Une occasion, pour cet éditeur, de valoriser sa solution de gestion de parc applicatif, et d'aguicher les entreprises qui prennent conscience de ce gâchis. D'autant plus que la moitié des personnes interrogées se contentent d'un tableur pour gérer leur parc de licences et qu'un quart le font sur papier ou pas du tout. Un peu léger lorsque l'on sait que la facture des logiciels inutilisés représente 6 % du budget informatique, selon une autre étude réalisée fin 2010 par HP, également fournisseur de solutions de gestion de parc applicatif. Bien sûr, il ne s'agit pas que d'un problème d'outillage ou de négligence. A l'heure où le modèle Saas (Software as a Service) explose, il est étonnant que les éditeurs ne montrent pas plus de souplesse dans leur facturation de licences et de maintenance associée. Toujours prompts à augmenter la note en cas d'utilisation indue, ils devraient aussi être capables d'adapter à la baisse le nombre de licences facturées en cas de sous-utilisation.