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Nourrir de bonnes relations de travail avec des partenaires ou collaborateurs chinois ne s'improvise pas. Cela exige des Français un vrai changement de comportement. Quelques clés pour y parvenir.
Invité à dîner chez un collègue français, lors de son premier séjour en France, Li-Hua Zheng, doyen de l'université des langues étrangères du Guangdong, va subir une déconvenue. Par politesse, il refuse une première invitation à
déguster une bonne bouteille de vin. Or il n'y a pas de seconde sollicitation : à sa grande surprise, son hôte ne lui offre plus que de l'eau ! Cette anecdote illustre les incompréhensions qui peuvent surgir face à des comportements
marqués par de fortes différences culturelles. Et ce, dans des situations privées ou professionnelles. Nombre de collaborations ou de négociations ont ainsi échoué en raison de maladresses d'ordre culturel. Travailler avec des Chinois ne s'improvise
pas.
Respecter les hiérarchies
En Chine, la tradition familiale veut que le fils s'incline devant son père. De même, les collaborateurs manifestent toujours une attitude respectueuse à l'égard de leurs supérieurs. Au point de leur laisser la parole même si ces
derniers ignorent le sujet. Ce qui requiert beaucoup de patience lors des réunions, la personne la plus compétente devant attendre modestement son tour. Par ailleurs, signifier directement un désaccord constitue, pour un Chinois, un manque de
révérence. Alors que le Français y voit plutôt de la franchise. En revanche, celui qui possède l'autorité doit savoir l'exercer avec bienveillance.' Sauver la face ' est la règle numéro un des relations interpersonnelles. Cette notion garde toute sa pertinence dans la Chine moderne ; impossible de s'y soustraire. Michèle Hyron,
responsable des opérations pour les JO de Pékin chez Atos Origin, a dû l'apprendre. Grâce à un stage interculturel effectué avant son départ en Chine, elle prend grand soin de ' ménager ' ses
collaborateurs ou ses interlocuteurs. Une réprimande, une marque de réprobation ou une simple hausse de ton peut briser la relation : les collaborateurs démissionnent et les affaires n'avancent pas ! ' Tout l'art
consiste à créer une situation qui permette une évolution naturelle des choses ', explique Freddy Bastin, associé du cabinet de conseil Pragmaty. Pour éviter les bévues, mieux vaut s'entourer de bons interprètes ou de
collègues avertis. Un recours qu'utilise Michèle Hyron lorsqu'elle rencontre des partenaires.
Gérer un agenda flexible
Les Chinois n'accordent pas une grande importance à leur agenda, et cette absence de planification s'explique, selon Li-Hua Zheng, par le fait qu'ils estiment ne pas être maîtres du temps. Ce qui se traduit par une excellente
réactivité face à l'incertitude. Ainsi, un rendez-vous pris un mois à l'avance peut se voir annulé ou décalé à la dernière minute. Les Chinois modifient leurs rendez-vous selon l'urgence, le statut de la personne rencontrée ou l'importance du sujet.
Dans ces conditions, tout peut bouger. Michèle Hyron ne cache pas qu'au début de son séjour à Pékin, ce fut une vraie pierre d'achoppement. ' Il arrive souvent que je reçoive des demandes inattendues pour des sujets imprévus.
Et je dois parfois passer la nuit à y répondre. J'ai appris à être flexible dans le temps et dans le travail, à ne jamais être bloquée, à toujours trouver des solutions, et à rester patiente. C'est un vrai
changement. 'af.mares@01informatique.presse.fr