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L'Ugap, centrale d'achat public, met en place des interlocuteurs présélectionnés
C'est une pratique qui s'est largement répandue au cours de la dernière décennie dans les grands comptes du privé. Mais que l'Etat n'appliquait pas. A savoir référencer des prestataires et définir des grilles tarifaires pour les besoins en prestations informatiques. Dans un contexte de rationalisation des coûts, il était temps que le secteur public s'y intéresse. Depuis quelques mois, l'Ugap, la seule centrale d'achat public généraliste en France, encadre aussi ce type de transactions. Une nouveauté, car son champ d'intervention dans l'informatique se réduisait jusqu'à présent à l'acquisition d'actifs matériels : serveurs, PC et logiciels. L'Ugap propose ainsi deux types d'offres à ses clients que sont les ministères, les opérateurs de l'Etat, les collectivités territoriales ou les hôpitaux.
Seize titulaires se partagent six domaines d'expertise
La première est en mode projet, sur la base d'un cahier des charges, et adaptée aux grands projets de transformation du système d'information. Pour cela, la centrale a souscrit des accords-cadres avec des prestataires. Seize titulaires se partagent six domaines d'expertise, qui vont du conseil en organisation à la conduite du changement, en passant par le développement de logiciels. Ces marchés couvrant le cycle de vie classique d'un projet informatique. “ Les titulaires ont été référencés sur la base de leur expertise, de la méthodologie proposée et des données tarifaires ”, indique Albert Aloisi, chef du département prestations intellectuelles informatiques de l'Ugap. L'avantage de cette formule, pour le ministère ou la collectivité locale, est de lancer un appel d'offres conforme au code des marchés publics, avec une mise en concurrence sur un nombre réduit de prestataires (sept par marché), ceuxci étant présélectionnés selon leur rapport qualité/prix et leur expertise.La seconde offre, plus novatrice, s'appuie sur un système d'unités d'œuvre forfaitisées. A chaque marché (conseil en système d'information, décisionnel, développement d'application mobiles…) correspond un titulaire. Ce mode fait la part belle aux PME, qui sont cinq parmi les huit titulaires sélectionnés : Inop's, Adminext, EXL Group, CG2 Conseil et Linagora. Dans ce dispositif plutôt dévolu aux petits projets, la procédure d'achat de prestation est considérablement simplifiée. “ Le client exprime son besoin directement au titulaire, qui livre un devis avec un nombre d'unités d'œuvre estimé, dont le tarif est fixé à l'avance ”, résume Albert Aloisi. Les équipes de l'Ugap sont en appui pour qualifier le besoin en amont puis, lors de la commande, contrôler la conformité du devis fournisseurs avec le besoin client. En aval, elles s'assurent du suivi contractuel et de l'avancement des livrables.
Rationaliser pour économiser
Le recours à la centrale n'est pas obligatoire pour les différents services de l'Etat : ils peuvent, bien évidemment, continuer à recourir à une procédure classique d'appel d'offres. Mais on peut voir dans cette démarche la concrétisation de la volonté affichée par les pouvoirs publics de professionnaliser les achats de l'Etat, et de dégager des économies liées à une standardisation et à une massification des achats.Rappelons qu'en 2010, l'Etat s'est fixé pour objectif de réaliser des économies de l'ordre de 10 % sur trois ans sur l'ensemble de ses achats courants. Beaucoup craignaient que la mutualisation des achats publics ? un des moyens privilégiés pour les optimiser ? ne se fasse aux dépens des PME qui seraient évincées de certains marchés. Dans le domaine des prestations intellectuelles, l'Ugap démontre le contraire.
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