Le siècle chinois
Pour beaucoup, le XXIe siècle sera chinois. Les technologies de l'information (IT) s'inscrivent dans ce précepte. En moins de dix ans, la Chine est passée d'un statut où la copie brillait plus que l'original à une posture de nation dominante dans l'innovation technologique. Les chiffres donnent le tournis. Le marché informatique domestique chinois devrait peser 64 milliards d'euros en 2014, deux fois plus qu'en 2010. Neusoft, le leader chinois des services des technologies de l'information, déjà présent dans 40 pays, a doublé ses effectifs en trois ans, avec 18 000 salariés. Huawei, le géant des télécoms, créé en 1988, emploie aujourd'hui 95 000 personnes, dont 43 600 en R&D. Certains Occidentaux, persuadés que le salut de l'Europe ne viendra que de l'innovation et de la matière grise de nos ingénieurs. L'industrie européenne s'inquiète de cette ingénierie chinoise décomplexée, auprès de laquelle le gouvernement applique la règle dite des 1 000-100-10 : 10 parcs d'innovation à créer ; 100 multinationales à attirer ; 1 000 sociétés informatiques de 1 000 salariés à développer. La machine est lancée mais, pour les nombreux experts interrogés (lire p. 36), les opportunités sont nombreuses pour les Occidentaux. Localement, entre autres, car l'empire du Milieu manque encore singulièrement de pratique dans le domaine de l'IT. Les formations restent très théoriques et certains aspects culturels ou communicationnels encore mal maîtrisés pèsent souvent sur la performance des entreprises. A l'export, la Chine progresse vite, suivant l'adage de Confucius : “ Si tu rencontres un homme de valeur, cherche à lui ressembler. Si tu rencontres un homme médiocre, cherches en toi-même ses défauts. ” Un conseil que nous pourrions à notre tour nous approprier.
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