Le volume d'informations conservées par stockage magnétique atteint ses limites, tandis que les besoins en stockage ne cessent de croître. Pour archiver de grandes quantités de données (vidéo, médicales, etc.), le stockage holographique constitue une nouvelle alternative. Il offre une haute capacité, des taux de transfert importants et une longue durée de vie (de trente à cinquante ans). Les données ne sont plus écrites bit par bit sur la surface du disque, mais enregistrées sous la forme de pages de bits en profondeur dans le média. Deux technologies holographiques s'affrontent. La première est dite
' polytopic '. Elle recourt, pour l'enregistrement, à deux faisceaux laser, en général issus de la même source. Le premier sert de référence, tandis que le second véhicule les données en traversant un panneau à cristaux liquides chargés de générer les pages de bits. L'intersection des deux faisceaux crée un motif d'interférences constitué de zones sombres et de zones lumineuses. Ce motif est enregistré dans le disque qui comporte une couche de polymère sensible à la lumière. En phase de lecture, le faisceau de référence est envoyé sur le disque et un capteur CMOS placé de l'autre côté du média récupère les pages de bits issues des motifs d'interférences.
Un laser pour deux faisceaux
En octobre 2004, la société InPhase présente le premier prototype d'enregistreur holographique polytopic avec des disques de 130 mm (5,25 pouces). Les données sont enregistrées sous forme de pages de 1,3 Mbit. En faisant varier l'angle, il est possible d'enregistrer au même emplacement de 30 à 130 pages. InPhase prévoit de commercialiser son premier modèle, d'une capacité de 300 Go avec un taux de transfert de 20 Mo/s, fin 2006. Les médias seront fabriqués par Hitachi Maxell, mais ne seront enregistrables qu'une fois.La seconde technologie holographique est dite
' colinéaire '. Proposée par Optware, elle est plus simple de conception, en particulier au niveau optique (un seul objectif). Les deux faisceaux laser sont dans le même axe et le capteur de données se situe du même côté du média que le bloc d'enregistrement. En revanche, elle nécessite sur le disque une couche réfléchissante contenant des données de contrôle et d'asservissement. Les faisceaux de référence et de données sont issus du même laser vert (longueur d'onde 532 nm), puis séparés par des miroirs. Selon la conception, le faisceau de données traverse un panneau LCD ou est réfléchi sur un circuit DMD composé de miroirs miniatures. Les deux faisceaux sont enfin regroupés avant d'être envoyés sur le média qui enregistre les motifs d'interférences. Un laser rouge (longueur d'onde 650 nm) contrôle l'asservissement. Il peut être utilisé pour assurer une compatibilité avec les DVD. Optware envisage une capacité de 200 Go pour un disque simple face de 12 cm, soit l'équivalent de 40 DVD simple couche, disponible à l'été 2006. Fin 2004, l'Ecma (European Computer Manufacturers Association) a approuvé la mise en place du comité technique TC44 pour la standardisation du stockage holographique. Ces standards seront proposés en décembre 2006 à l'ISO.
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