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Porté par le succès qu'il a connu chez les hébergeurs, MySQL séduit les entreprises, au détriment de PostgreSQL. Les serveurs open source constituent le domaine privilégié de l'autoformation, une pratique risquée.
Les stages en matière de serveurs open source, fonctionnant majoritairement sur Linux, sont intimement liés à l'administration système. Qu'il s'agisse de mettre en place un site web avec Apache, une base de
données avec MySQL ou PostgreSQL, une messagerie Postfix, un annuaire OpenLDAP, ou encore un partage des ressources avec Samba, les formations inculquent l'activation des services dans les scripts de démarrage, ainsi que leur configuration
et leur maintenance spécifiques. MySQL tient le haut du pavé, avec une progression de 18 % du nombre de stagiaires dans les centres spécialisés open source et de 330 % chez les généralistes. La publicité faite autour de l'adoption
du produit par quelques grands comptes, son déploiement de plus en plus fréquent hors des applications web qui firent son premier succès, et la sortie de MySQL 5 en 2006, expliquent en partie cette réussite. Le concurrent PostgreSQL, lui,
n'a pas d'entreprise commerciale pour assurer sa promotion. Le nombre de stagiaires formés en 2007 est identique à celui de 2006. ' Seules les grandes structures s'y intéressent, commente Cyrille Pierre de
Geyer. Elles savent que PostgreSQL présente une plus grande compatibilité fonctionnelle avec les SGBDR propriétaires que MySQL. '
Des offres de stages mieux structurées
La pile fonctionnelle que forme le langage PHP associé à Apache et MySQL est sortie du giron des hébergeurs. Elle sert aujourd'hui de socle aux solutions clés en main que les intégrateurs vendent aux entreprises pour répondre
à leurs besoins métier. ' Un an après un déploiement, les sociétés se rendent compte qu'elles ont la capacité d'améliorer elles-mêmes leur système d'information : 33 % de mes stagiaires veulent
savoir comment ouvrir le capot, et 33 % veulent apprendre à réparer les erreurs qu'ils ont déjà commises ', détaille Tony Oger. Le dernier tiers des stagiaires vient se former en amont d'un projet,
encouragé par des retours d'expérience favorables sur les serveurs open source.Pour Cyrille Pierre de Geyer, les formations aux serveurs open source ont dû évoluer dans le sens de l'industrialisation. ' Ce n'est pas que les serveurs aient beaucoup gagné en maturité, mais il
y a désormais un nombre important d'entreprises hétéroclites qui suivent des stages. Il a fallu structurer les offres pour s'adapter aux différents cas. Hier, nous n'avions à former que les ingénieurs des grands comptes.
Aujourd'hui, les PME nous envoient leurs collaborateurs les plus techniciens pour qu'ils soient à jour en informatique '. Moyennant un examen, l'éditeur MySQL AB délivre même des certifications. Le
centre de formation Anaska fait de même pour PostgreSQL.
Les limites de l'autoformation
Il est légitime de s'interroger sur le bien fondé de ces formations. La documentation et les cours d'autoformation abondent sur internet, O'Reilly et Eyrolles publient des collections entières sur le sujet, et
les serveurs open source intègrent tous une documentation encyclopédique. Kwame Yamgnan, directeur de projet chez ITS Group et enseignant à Epitech, convient de la richesse et de la qualité des supports de cours en ligne, mais met en garde :
' Il est indéniable qu'on tirera un enseignement de qualité des documentations publiées sur le web. En revanche, qui vous dira que vous prenez de mauvaises habitudes ? ' Pierre Bourquard
enfonce le clou : ' Tout ce que nous enseignons est disponible sur internet. Encore faut-il parvenir à faire le tri. Nos formateurs exercent en entreprises. Leurs cours sont conçus pour répondre aux problématiques du
quotidien et faire gagner du temps '.
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